L'ex-commissaire des RG de Charente-Maritime s'estime victime de sa hiérarchie pour avoir refusé d'enquêter sur Ségolène Royal en janvier 2007

La commissaire Jacqueline Bernard vient d'envoyer un courrier à François Hollande pour dénoncer une "cabale politique" dont elle aurait été l'objet après avoir stoppé une enquête sur Ségolène Royal.

Un combat contre "le clan des commissaires"

Contactée par téléphone, Jacqueline Bernard ne cache plus sa détermination : "Je suis quelqu'un de discrète, mais trop c'est trop. On m'a tout fait et après l'indignation, vient le temps de la résistance et du combat". L'ex-commissaire des RG de La Rochelle a décidé de monter au créneau depuis qu'elle a fait savoir à son administration qu'elle souhaitait une reprise d'activité en tant que commissaire depuis le mois de mai 2012 après une longue série d'arrêts-maladie. Mais pas un mot, pas un signe en provenance du ministère de l'Intérieur où la Direction des Ressources et Compétences de la Police Nationale ne lui donne pas signe de vie.

Le Canard Enchaîné révèle l'affaire

En juin 2012, l'hebdomadaire satirique raconte l'histoire de l'ancienne directrice des renseignements généraux de La Rochelle qui avait refusé à ses troupes, par écrit, qu'une enquête soit menée sur l'entourage de Ségolène Royal. Nous sommes en janvier 2007 et Jacqueline Bernard apprend que le directeur de cabinet du préfet de l'époque a demandé à un policier des RG placé sous ses ordres, Daniel Brochet, de s'intéresser de près à Ségolène Royal, qui va devenir la candidate du PS contre un certain... Nicolas sarkozy.
Pour son avocat parisien, Dominique Tricaud, ses ennuis avec la hiérarchie policière démarrent là.

Le directeur départemental de la sécurité publique de Charente-Maritime réclame son départ

Chaude ambiance dans le service de Jacqueline Bernard. Début 2008, elle reçoit une lettre la menaçant de mort. Une tête de cochon sur ce courrier anonyme accompagné du message suivant : "la prochaine fois, ce sera la tienne qui sera sur la table". L'ex-commissaire est accusée de harcèlement envers ses troupes, ses méthodes de gestion humaine sont remises en cause et un rapport sur ses méthodes fuite dans la presse locale. Sud-Ouest titre : "La patronne des RG sur la selette" et le mois suivant, la commissaire est nommée au poste de coordinatrice du service du traitement des contraventions à Lille...

Dans l'attente d'une négociation avec son administration

Désormais, Jacqueline Bernard est décidée à aller jusqu'au bout. Pourquoi reprendre son combat maintenant ? "Parce que, répond-elle, des collègues qui avaient subi comme moi des faits équivalents ont été réintégrés dans leurs fonctions, et parce que je mène un combat pour la déontologie de mon métier." Pour l'instant, le dossier de Jacqueline Bernard reste bloqué. "Ils veulent m'avoir à l'usure et me faire partir préventivement en retraite, précise-t-elle, mais je ne leur ferai pas ce cadeau".

Jacqueline Bernard sera ce soir en direct dans le 19/20 de France 3 Poitou-Charentes pour répondre aux questions de Sophie Goux. 



En juillet 2008, les RG ont été scindés en deux sur décision de Nicolas Sarkozy. D'un côté le Sdig (Services départementaux d'information générale ) et de l'autre la Dcri (Direction centrale du renseignement intérieur), sorte de FBI à la française.
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