Dans une longue lettre que nous nous sommes procurés, la coopérative, propriétaire de Sanghero, rejette toute tromperie intentionnelle et met en avant de simples erreurs ou anomalies dans le traitement des commandes.
La coopérative agricole des Pyrénées Atlantiques, jusque là silencieuse, a réservé ses explications à ses 5 000 adhérents et à ses clients.
Les dirigeants de Lur Berri ont fait parvenir un courrier de 3 pages daté du mardi 19 février dans lequel ils affirment qu'il n'y a pas eu "tromperie intentionnelle de la part de Spanghero (sa filiale, NDLR), mais conjonction de plusieurs erreurs ou anomalies dans le traitement de ces commandes".
L'activité négoce qui ne représente que 3% du chiffre d'affaires de Spanghero (0,15% du CA de Lur Berri selon la coopérative) a conduit " à commercialiser à (son) insu de la viande de cheval". Le groupe se retranche derrière "l'imprécision des documents envoyés par le fournisseur (...) et l'impossibilité de distinguer la nature de la viande qui arrive compactée, congelée et emballée... " tout en reconnaissant que le système de contrôle de la société avait été défaillant.
Spanghero a depuis annoncé vouloir abandonner toute activité de négoce.
Les dirigeants n'excluent pas des sanctions en interne quand les responsabilités auront été établies.
Le courrier est signé du président du groupe, Sauveur Urrutiaguer et de son Directeur Général Olivier Gémin. Offensifs, les deux dirigeants dénoncent l'attitude du ministre de la Consommation qui auraient divulgué de fausses informations sur le prix anormalement bas payé par Spanghero pour de la viande censé être du boeuf et sur les marges réalisées par la société.
La suspension des agréments menace la survie même de Spanghero selon Urrutiaguer et Gémin. Ils espèrent une reprise rapide des commandes quand la confiance sera revenue.
Spanghero est accusée par la répression des fraudes d'avoir sciemment revendu 750 tonnes de viande censée être du boeuf mais contenant également du cheval.
L'intégralité du courrier de Lur Berri