"Un homoflic est un rat mort". Cette inscription funèbre a été peinte cette nuit sur le mur du bar L'Ours Marin, rue des Boucheries et sur la grille de l'établissement, un rat mort fut pendu.
Jean-Christophe Cabut, le copropriétaire du bar, à l'origine du "Deal Safari" (suggérant de poster sur Facebook les photos de dealers de drogue du quartier), a découvert ce jeudi matin ces menaces homophobes.."Des voisins fâchés mais pas fachos !" Tel est la précision apportée sur l'affiche qui appelle à prendre en photo les dealers et consommateurs du quartier Saint-Paul.
Pourtant pour les adversaires du "safari photos" posté sur Facebook, c'est de la délation. Le débat est ouvert quant aux intentions.Les affichettes sont apparues durant le week-end dernier, dûment placardées sur les murs et les rideaux des magasins des rues de Saint-Paul. Elles appellent à prendre en photo les malfaisants fauteurs de troubles, dont font partie les dealers. L'initiateur d'une telle démarche assure que l'intention n'est pas d'identifier les individus postés sur le site mais de montrer l'activité délicteuse dans le quartier.
Tollé autour de l'initiative jugée comme un appel à la délation.
"Des voisins fâchés mais pas fachos !" Tel est la précision apportée sur l'affiche qui appelle à prendre en photo les dealers et consommateurs du quartier Saint-Paul. Pourtant pour les adversaires du "safari photos" posté sur Facebook, c'est de la délation. Le débat est ouvert quant aux intentions.Jamais une telle initiative n'a été considérée comme un acte citoyen, le principe de la délation a eu des heures sombres dans l'Histoire de la France, Depuis il est considéré comme indécent de "dénoncer" anonymement, "balancer" n'est plus dans l'air du temps même si l'Etat incitait il y a encore quelques années de dénoncer. Les tensions dans la vie de quartier doivent être prise en compte sous une autre forme. Dénoncer pour dénoncer ne fera pas avancer les choses pour les détracteurs de cette intitiative. D'autant que les personnes visées ne sont pas celles que l'on pense. Des habitants du quartier ont sillonné leurs rues et se sont aperçu que les étudiants étaient aussi dans ce lot de "fêtard" bruyants et sans-gêne.Des sollicitations n'ont pas eu les effets escomptés.
Avant d'avoir lancé l'opération de délation, les riverains avaient auparavant demandé l'intervention de la Mairie. Malgré la présence de la police nationale et municipale,durant des rondes, les nuisances n'ont pas disparu. Ils justifient ainsi leur initiative, faute de résultat, créons un climat de surveillance, suggérons de figer les comportements sur un support visible. La photo devant faire foi de ce qui se passe, le soir, dans les rues du quartier. La mise en ligne de ces photos ne peut que créer un point de fixation, voir solliciter la vindicte des individus photographiés.
Des solutions sont envisageables.
Le quartier Saint-Paul à Bordeaux n'est pas le seul à concentrer des problèmes de voisinage, du bruit émanant de la rue, de l'attroupement d'individus sous divers prétextes. La rive droite a su prendre en compte ces phénomènes. Des rondes sont instaurées avec des médiateurs de nuit. Ils interviennent dans les entrées d'immeubles, dans les recoins des quartiers auprès de jeunes en mal d'occupation ou en passe de "dealer". Leur travail est efficace, limite les actes incivils et les dégradations. Le réseau de transport en commun laisse la gestion des tensions dans les bus à ses agents habillés en vert, Kéolis a su mettre en place des personnes qui rappellent les règles en usage dans les bus, suggèrent des comportements plus respectueux.De tellles solutions peuvent peut-être s'envisager dans le quartier Saint-Paul !