Un médecin de Dordogne a été radié de l'Ordre des médecins après que l'instance eut été saisie d'accusations de viol, selon elle "vraisemblables",
sur une patiente de 16 ans en 1980, que la victime présumée n'a exprimé qu'il y a quelques années.
La chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins a annulé en février une décision de son homologue d'Aquitaine de première instance,
et prononcé la radiation du médecin de 70 ans. Puis, après rejet d'une requête du praticien, elle a confirmé en mars la sanction, exécutoire en mai prochain.
La femme, âgée à présent de 48 ans, dit avoir été abusée lors d'une consultation gynécologique chez le médecin, où elle effectuait en 1980 des remplacements de secrétariat. Elle dit avoir souffert "de graves et constantes difficultés psychologiques" dans sa vie, et n'avoir pu en exprimer la cause qu'au début des années 2000, après avoir consulté maints psychologues.Elle a saisi l'ordre en 2008, après avoir réalisé que la voie pénale était épuisée pour prescription s'agissant de viol sur mineur, plus de 20 ans après l'âge de la majorité.
L'Ordre, dans sa décision de février, a estimé que les témoignages et certificats produits par la patiente "ne constituent pas des preuves des faits anciens qu'elle allègue, ils contribuent à les rendre vraisemblables". Des faits, poursuit l'instance, "contraires au devoir de moralité" s'imposant aux médecins, et qui revêtent un "caractère d'extrême gravité" eu égard à la jeunesse de la victime sur laquelle il avait autorité.
Le médecin, qui "nie farouchement" les faits, s'est pourvu en cassation contre la sanction. son avocatl a rappelé que par deux fois, en conseil départemental puis chambre régionale, l'ordre a estimé que les charges "ne résistaient pas à l'examen". Il a cependant regretté que son client, qui ne l'a saisi que récemment, n'ait "pas pris au sérieux" une procédure qu'il considérait le produit d'une "affabulatrice" et ne se soit pas présenté devant l'instance nationale.