Affaire du Mediator : une ex-sénatrice UMP et le numéro 2 de Servier ont été mis en examen

Il s'agit de l'ancienne sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange et du numéro deux du Dr Jacques Servier, patron des laboratoires éponymes, Jean-Philippe Seta.

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Selon une source judiciaire, samedi 27 avril, deux personnes ont été mises en examen dans le volet trafic d'influence du scandale du Mediator. Il s'agit de l'ancienne sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange et du bras droit du Dr Jacques Servier, patron des laboratoires éponymes, Jean-Philippe Seta. 

Prononcées vendredi soir, ces mises en examen interviennent dans le cadre d'une enquête pour trafic d'influence, ouverte fin 2011 et visant les laboratoires Servier, soupçonnés d'être intervenus pour qu'un rapport sénatorial minimise leur responsabilité dans l'affaire du Mediator et insiste sur celle de l'Agence du médicament (ex-Afssaps, devenue ANSM). Le chef exact de ces mises en examen n'a pas été précisé.

Un médecin qui "fait changer pas mal de choses" dans un rapport


Les soupçons sont nés d'écoutes téléphoniques. Elles relatent une conversation entre le directeur opérationnel du groupe Servier, Jean-Philippe Seta, et Claude Griscelli, professeur de pédiatrie et de génétique qui fut directeur général de l'Inserm. Ce dernier indiquait avoir travaillé avec la sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange, alors responsable de la rédaction d'un rapport sur la réforme du système du médicament. Il précisait avoir "fait changer pas mal de choses". L'élue -qui n'est plus sénatrice depuis 2011, et les laboratoires avaient catégoriquement démenti ces affirmations.

Le rapport sénatorial avait épinglé l'Afssaps, qui "semble avoir redécouvert tardivement des travaux publiés pourtant dès les années 1970" sur le Mediator. De son côté, le rapport d'expertise judiciaire a été rendu au parquet de Paris le 12 avril dernier.

Selon ce document, le médicament aurait dû être retiré par le laboratoire Servier ou par les autorités entre 1998 et 2003, au vu des premiers cas et non en 2009. Les experts estiment que ce médicament anti-diabétique, prescrit de manière abusive comme coupe-faim est à l'origine de malformations cardiaques chez de nombreux patients, et responsable de 220 à 300 morts à court terme, et de 1 300 à 1 800 à long terme.
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