Le nom de Dominique Bussereau a été cité dans l'affaire d'un ex-conseiller de Christine Lagarde, soupçonné d'être intervenu auprès du cabinet de l'ancien ministre des Transports pour éviter que le TGV Bordeaux/Espagne ne passe à proximité de sa maison familiale.
C'est une affaire qui a été révélée par nos confrères de Sud-Ouest et qui a atterri sur le bureau de Renaud Van Ruymbeke.
Le célèbre juge d'instruction vient de mettre en examen pour prise illégale d’intérêts François-Gilles Egretier, un ancien conseiller technique de Christine Lagarde lorsqu'elle était ministre de l’Economie
Il lui est reproché d'avoir, à cette époque, usé de son influence pour faire dévier le trajet de la future LGV entre Bordeaux et l'Espagne. Le tracé initial touchait de près un village landais, Uchacq-et-Parentis, où la mère de François-Gilles Egretier possède une grande maison familiale.
Acté en mai 2010, le tracé est décalé de 3 km, à la grande stupéfaction d’une petite association landaise, (LGV - La Voix du fuseau nord), dont les responsables demandent vite à un avocat de Mont-de-Marsan, Me Adrien Ville, de défendre leurs intérêts.
Au cours de la procédure instruite par le pôle financier parisien, les juges retrouvent un certain nombre de mails qui démontrent que François-Gilles Egretier sollicitait fréquemment ses contacts au sein du cabinet de Dominique Bussereau pour faire avancer le dossier dans le sens qu'il souhaitait.
"Je n'ai jamais suivi ce dossier personnellement"
Joint par téléphone ce matin, le président du Conseil Général de la Charente Maritime réfute toute intervention dans ce dossier en précisant : "Ce sont des contacts de cabinet à cabinet comme il s'en produit tout le temps. Le ministre des Transports est sollicité en permanence par d'autres ministères ou des élus. Dans ce cas précis, le dossier a été transmis à RFF (Réseau Ferré de France) et ce sont leurs ingénieurs qui ont modifié les contours de l'ouvrage".
Une véritable affaire ?
Sur ce point, Dominique Bussereau répond : "Ce sera à la Justice d'apprécier si cette décision est conforme à l'intérêt général ou si elle ne reflète qu'un intérêt personnel".L'avocat de l'association, Adrien Ville, veut aller jusqu'au bout de ce combat du "pot de terre contre le pot de fer". Quant à l'avocat de François-Gilles Egretier, il ne souhaite pas s'exprimer publiquement sur ce dossier.