A Marseille, le procès des prothèses mammaires frauduleuses PIP (Poly Implant Prothèse) a commencé il y a plus de 15 jours, il en est aujourd'hui à mi-parcours. Une Charentaise, Eve-Marie Rainaud fait partie des très nombreuses femmes qui se sont constituées partie-civile.
Une procédure pour "tromperie aggravée" et "escroquerie" est engagée à l'encontre des dirigeants de la société PIP au premier rang desquels son ex-PDG Jean-Claude Mas. Ce dernier a reconnu avoir rempli les prothèses d'un gel de silicone "maison" non autorisé.
Ce gel non-homologué pouvant entraîner la rupture de la poche de silicone des implants et des écoulements de produits.
Devant la justice, elles sont quelque 5 250 plaignantes, françaises pour l'essentiel – sur environ 30 000 porteuses de la marque Poly Implant Prothèse en France.
Dans la salle d'audience, elles sont très nombreuses. Parmi elles Eve-Marie Rainaud qui faute de pouvoir se payer une deuxième opération porte encore aujourd'hui ses implants mammaires PIP. Elle vit au quotidien avec le doute et l'inquiétude pour les conséquences sur sa santé. Une bombe à retardement dont elle espère bientôt pouvoir se débarrasser en économisant 50 euros par mois afin de réussir à financer l'intervention chirurgicale.
Elle a assisté au procès, un peu désemparée face à la multitude des plaignantes et l'attitude de Jean-Claude Mas. Elle parle d'une "mascarade" de la part de celui qui minimise ses responsabilités et affirme toujours que ses prothèses ne sont pas dangereuses pour la santé des femmes qui les portent.
En vidéo, le témoignage de Eve-Marie Rainaud recueilli par Christine de Ponchalon et Cécile Landais.