La mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale du Sénat réfléchit à une fiscalité dissuasive " dite comportementale " en matière de consommation de vin. Plusieurs sénateurs socialistes sont contre. Les professionnels du vin, eux-aussi, commencent à exprimer leur opposition.
Le monde du vin rejette l'association "vin-alcoolisme". La consommation a fortement baissé. Et les clients aujourd'hui recherchent davantage le plaisir de la dégustation d'un bon cru plutôt que l'ivresse.
Voyez le témoignage de cavistes interrogés par Catherine Bouvet et Ludovic Cagnato.
Le journaliste du Point, Jacques Dupont, auteur de "invignez-vous" parle de "stupidité à la française ". Comment la France peut-elle espérer exporter son vin si elle prétend qu'il est mauvais pour la santé se demande-t-il. S'il y a besoin de trouver de l'argent, il faut le chercher ailleurs. Il était l'invité de Sandrine Papin.
Plusieurs sénateurs socialistes dont le périgourdin Claude Berit-Debat avaient lancé les offensives. Ils avaient indiqué mercredi dans un communiqué être " opposés " à une éventuelle nouvelle taxe sur le vin.
Parmi eux , le président du groupe François Rebsamen, les sénateurs Roland Courteau (Aude), Jean-Jacques Mirassou (Haute-Garonne), Daniel Raoul (Maine-et-Loire), François Patriat (Côte d'Or), Marcel Rainaud (Aude), Robert Navarro (Hérault), et plusieurs de leurs collègues.
Ils soulignent que " la consommation de vin ne cesse de baisser en France, où elle a été divisée par 2 en 20 ans " et que " parallèlement, la viticulture sort à peine d'une crise majeure ". " Serait ce bien le moment d'infliger une telle taxe à ce secteur ? " s'interrogent-ils.
Un message négatif
Les vins ont récemment été épargnés par les taxes : les spiritueux ont été taxés en 2012 et les bières ont vu leurs droits d'accises augmenter au 1er janvier.
" Si une telle taxe venait à être adoptée, ça serait établir un lien néfaste entre des problèmes sanitaires et une consommation raisonnable de vin, faisant de celui-ci un produit dangereux pour la santé ", proteste le groupe de sénateurs PS.
Pour eux, " une augmentation de la taxe sur le vin enverrait un message négatif, faisant du vin, un produit mauvais pour la santé et une cause de l'alcoolisme et du binge drinking(*) chez les jeunes ". Ils estiment que le vin " dans le cadre d'une consommation modérée, est un bien culturel national, que nous devons valoriser et non pas pointer du doigt en l'assimilant aux autres familles d'alcool ". " Le vin est l'un des premiers produits d'exportation pour la France" avec " 8 milliards d'euros d'excédent commercial en 2012, plusieurs centaines de milliers d'emplois ", soulignent les sénateurs, en rappelant qu'il " rapporte en terme de fiscalité 1 milliard chaque année ".
(*)Le binge drinking, "biture express" ou la beuverie "effrénée" est un mode de consommation excessif de grandes quantités de boissons alcoolisées sur une courte période de temps, par épisodes ponctuels ou répétés.(source : Wikipédia)