Sur son blog, Alain Juppé lance l'idée que c'est à l'UMP de mener "le combat contre le FN" pour "éviter que le prochain Parlement européen ne soit dominé par des partis anti-européens"... Après un sondage le plaçant en tête des politiciens de droite, serait-ce un positionnement pour 2017 ?
L'UMP a "la responsabilité de mener le combat contre le FN". C'est ainsi que le maire de Bordeaux parle de ce qu'il estime être la mission du parti dont il est le fondateur. Alain Juppé considère que "la responsabilité du combat" contre le FN revient désormais à son parti, notamment "pour éviter que le prochain Parlement européen ne soit dominé par des partis anti-européens".Commentant sur son blog les résultats de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), M. Juppé
estime qu'elle a été remportée de manière "pas triomphale (...) mais nette" par l'UMP Jean-Louis Costes et juge que le candidat FN a attiré "une partie importante des électeurs de gauche".
"L'UMP est désormais la seule force électorale de résistance au Front National", elle "a maintenant la responsabilité de mener le combat contre" lui, assure-t-il.
"Responsabilité lourde si l'on considère, comme c'est mon cas depuis toujours, que l'arrivée du FN au pouvoir serait une catastrophe pour la France", ajoute l'ancien premier ministre, actuellement en tête des personnalités de l'UMP dans le coeur des sympathisants de celle-ci, selon un sondage publié vendredi.
"Le FN n'est pas un parti de gouvernement"
Pour lui, dire aux électeurs du FN que "leur vote est une manifestation compréhensible d'exaspération, irrationnelle et vouée à l'échec car le FN n'est pas un parti de gouvernement" est une méthode qui "ne marche pas". "Je dirais même que c'est contre-productif car cela blesse ces électeurs et les radicalise", ajoute-t-il, convenant que "Marine Le Pen a réussi à dé-diaboliser le parti de son père et à rendre crédible sa victoire électorale".Sans "renoncer à rappeler l'incompatibilité de valeurs entre nous" -- l'ADN (du FN) demeure, selon lui --, "il faut aussi porter la controverse sur le terrain des programmes respectifs".
Il considère ainsi que "le programme économique et social du FN (...) précipiterait la France dans la spirale du déclin", car il représente " la dé-construction pure et simple de l'Union Européenne".
"Ce débat, cette confrontation (...), il faut les engager sans tarder si nous voulons éviter que le prochain Parlement Européen ne soit dominé par des partis anti-européens", assure M. Juppé. Il "mesure la difficulté de la tâche car Bruxelles aujourd'hui sert de bouc-émissaire à tous ceux qui fuient leur propre responsabilité", concluant : "le travail d'explication et de proposition qui nous attend est immense car l'état actuel de l'Union est
loin d'être satisfaisant".