Le 28 juin dernier, le feu ravageait une grande partie de l'hôtel de Ville de la Rochelle. Un mois plus tard, les travaux de sécurisation sont bien avancés. Le chantier de réparation lui, s'annonce colossal.
Un mois après le spectaculaire incendie qui a détruit 70 % de la mairie de La Rochelle, l'édifice commence à peine à être sécurisé; un chantier qui, chaque jour, réserve son lot de surprises Le bâtiment dont une partie datait du XVe siècle, menaçait de s'effondrer comme un château de cartes.
Incendies en chaîne
Selon l'architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve, le feu aurait été provoqué par un court-circuit au niveau d'un tableau électrique derrière la salle des fêtes. L'incendie s'est ensuite propagé à vive allure jusqu'aux combles, dévorant la charpente en bois, tandis que des trous dans les murs et l'accumulation de gaz créaient d'autres incendies en chaîne.Ce jour-là, le conservateur régional des monuments historiques, Pierre Cazenave, et le maire de La Rochelle, Maxime Bono, ont pris "des risques énormes en rentrant dans le bâtiment en feu" pour sauver ses trésors : des tapisseries,d'Aubusson ou encore un sceau du XIIe siècle, raconte Xavier Rivaud, des compagnons de Saint-Jacques, l'entreprise spécialisée dans la restauration de monuments historiques, qui intervient pour la sécurisation des lieux.
Casse-tête
Les lucarnes ont été démontées, une à une; elles n'étaient plus tenues par la toiture et menaçaient de tomber. Les gravats ont été évacués, l'ensemble de la façade de la cour étayée et un échafaudage, destiné à installer un "parapluie", une grande bâche de 2000 m2 qui protégera l'ensemble de l'édifice des intempéries, commence à être installé. Cette tâche complexe, imposant la mise en place de tours d'amarrage, prendra encore jusqu'à la fin du mois de septembre."On fait face chaque jour à de nouveaux problèmes", souffle Eric Villette, directeur du service Maintenance, énergie et sécurité de la ville, en précisant que l'on craint notamment que l'eau se soit infiltrée dans les parois, ou de découvrir des pierres "cuites" par l'incendie, qui ont perdu leur résistance, et des moisissures sur les boiseries encore intactes, mais humides, pour lesquelles une ventilation est nécessaire.
Un "bilan sanitaire" du bâtiment doit être établi pour l'automne en consignant toutes les réparations et en évaluant le montant des travaux.
15 000 euros de dons
La restauration devrait prendre au moins quatre ans et coûtera au bas mot "plusieurs millions d'euros". Mais, et c'est une bonne nouvelle, elle sera rendue plus facile par les travaux qui étaient engagés avant l'incendie, pour lesquels un relevé photographique de la façade Renaissance avait été établi "pierre par pierre".L'appel aux dons des particuliers lancé il y a quelques semaines a par ailleurs été bien entendu. Selon la mairie, 15.000 euros ont déjà été récoltés. Lors de la visite du président de la république, François Hollande a annoncé que l'Etat serait aux côtés de la Ville, par ailleurs bien assurée.
Classé monument historique, l'hôtel de ville au mur d'enceinte gothique et à la façade Renaissance est l'une des plus anciennes mairies de France.