Bayonne, un temps fébrile, puis volontaire et ravageur, a infligé une dure leçon au promu Oyonnax, submergé 39 à 11 samedi au stade Jean-Dauger, avec bonus offensif à la clef pour les Basques,leaders du Top 14.
Dans une partie débridée, Bayonne a été contrarié un petit quart d'heure par les joueurs de l'Ain, avant que Joe Rokococko ne signe son premier essai de la saison au départ et à la conclusion d'une contre-attaque éclair (15e).
Dans le même temps, Martin Bustos-Moyano, nouvel artificier argentin de l'Aviron, auteur de 19 points, s'est appliqué à punir méthodiquement les joueurs d'Oyonnax, progressivement poussés à davantage de fautes.
A la pause, les Basques avaient déjà creusé l'écart (22-6). Portés par leur public et l'avancée de leur pack, à l'image de la recrue Opeti Fonua, ils se mirent à jouer tous les coups à fond.
De son côté, Oyonnax courageux, a limité -un temps- la casse, par deux pénalités d'Urdapilleta (3-3, puis 11-6). Mais jamais les joueurs de l'Ain n'ont semblé en mesure de bousculer Iguiniz et ses coéquipiers. Pas même en deuxième mi-temps, malgré l'essai de filou inscrit par Coux (22-11, 43e) peu après la reprise.
Le centre bayonnais Lovobalavu, auteur d'une grosse partie comme l'ensemble des trois-quarts bayonnais, remettait sans tarder les gaz pour l'Aviron en marquant en puissance (29-11, 53e).
Jamais les joueurs de Christophe Urios ne baissèrent les bras, car l'addition aurait pu être plus lourde encore, comme lorsque Spedding (48e) et Rokocoko (65e) échouèrent à quelques mètres de la ligne.
Oyonnax peu à peu asphyxié, le bonus offensif tendait les bras à Bayonne: Fonua (73e) et Rouet (78e) l'assurèrent, récompensant le volume de jeu de l'Aviron par une provisoire place de leader. A tester, sans doute, face à une opposition plus rompue au Top 14.
Les déclarations :
Christian Lanta (entraîneur de Bayonne): "On se méfiait énormément de cette équipe, donc on l'a prise au sérieux. On a bien fait. Si on n'a pas réussi à tout mettre en place dans le jeu en première mi-temps, on a au moins récolté des pénalités. Martin (Bustos-Moyano) a fait ce qu'il fallait, ça nous a beaucoup aidés. Et malgré cet essai encaissé en début de deuxième mi-temps, j'ai envie de retenir l'enthousiasme de notre équipe et cette envie d'aller chercher le point bonus. Il y avait vraiment des intentions de jeu. On est outsider du championnat, on ne va pas se priver de jouer à chaque fois qu'il faudra le faire. Maintenant on va à Toulouse. On n'a absolument rien à perdre. On y va dans un contexte difficile, on pourra évaluer notre solidité".
Christophe Urios (entraîneur d'Oyonnax): "On s'attendait à la difficulté du Top 14, mais je trouve le score relativement lourd, même si notre dernier quart d'heure a été compliqué. Mais quand tu fais 25 fautes au sol et que tu rends les ballons, en Top 14, c'est compliqué. On a appris ce qu'était le très haut niveau : quand tu fais beaucoup de fautes, c'est souvent trois points. Et quand tu perds les ballons, tu prends des contre-attaques et souvent des essais."