Bordeaux-Bègles, au prix d'une belle résistance en défense, s'est offert la peau de Toulouse (31-25), samedi au stade Chaban-Delmas, en ouverture de la saison du Top 14, au terme d'un match à suspense.



Les hommes d'Ibanez, timides pendant les vingt premières minutes, se sont par la suite mis au niveau du Stade, rivalisant dans tous les secteurs, avec une belle défense, une mêlée qui a fait la différence, et surtout les 26 points et le 100% de réussite de Pierre Bernard, leur nouvel ouvreur.




Ce n'était pas gagné à voir la maîtrise affichée d'entrée par les Haut-Garonnais, avec leur pléiade d'internationaux habituelle couchés sur la feuille de match, pas vraiment venus pour faire du tourisme en Gironde, et qui se contenteront d'un point de bonus défensif.

Dominateurs à époumoner leurs hôtes, ils prenaient logiquement la marque grâce à trois pénalités de Beauxis (0-9, 20).
En face, on écopait plus qu'on se lançait dans la bataille même si Talebula, bien alerté par Clarkin (14), avait tenté de sonner le tocsin.

En fait, il fallut attendre une pénalité, pourtant bien placée pour son buteur mais jouée rapidement à la maison par Adams, pour voir l'UBB sortir enfin du bois.

Sur l'action, Doussain se mit volontairement à la faute (carton jaune, 24), Bernard passa ses premiers points au pied, suivis rapidement par trois autres toujours sur pénalité (6-9, 28), réveillant le stade.

De quoi donner des ailes à Talebula, sa pépite fidjienne qui récupérait au pied un ballon perdu par les visiteurs à 40 mètres de sa ligne, et s'en allait en dribbling inscrire le premier essai (13-9, 31).

Les hommes de Novès reprirent bien le contrôle des débats grâce à leur puissance, mais ils se heurtaient pendant trente bonnes minutes au mur de l'Atlantique.

Le score évoluait au gré des pénalités (22-18, 62), jusqu'à ce coup de folie de Clarkin, qui perdait le contrôle du ballon suite à une pénalité jouée à la main, et qui profitait à Huget: du pied, celui-ci alertait Gear pour le premier essai de l'ex All Black après seulement quatre minutes passées sur le terrain (65).

Au lieu de se laisser abattre, l'UBB jeta toute sa puissance (Toetu, Marais, Poux) dans la bataille pour terrasser le pack visiteur, doublement à la faute en fin de match (31-25) pour un succès aquitain salué par tout un peuple à l'unisson.
Les déclarations :


Raphaël Ibanez (manageur de Bordeaux-Bègles): "L'animation offensive, est-ce qu'elle compte vraiment dans ce genre de match ? On est en début de saison, on savait que les automatismes, les repères communs n'allaient pas être parfaits. On a commis beaucoup d'erreurs tout au long de la rencontre. La seule petite différence qui nous permet de passer devant dans ce match indécis, c'est que dans les moments-clés, il y a eu de la solidarité chez les joueurs qui se sont accrochés et ont pu rattraper les coups. Ca dénote un vrai état d'esprit. Le réalisme pour moi, ce sont les dix dernières minutes. A la même période la saison dernière, on aurait été en difficulté, là les ressources physiques et morales ont été du côté de l'UBB. Je veux y voir un signe. Je pense qu'après cette première rencontre, on tient une équipe." 

Pierre Bernard (ouvreur de Bordeaux-Bègles): "J'ai récompensé la performance collective. Si les avants n'avaient pas aussi bien poussé les mêlées ou si bien fait les portés et les trois-quarts aussi bien défendu, je n'aurais jamais eu ces pénalités à tenter. Tout le monde a fait son job. On a réussi à battre Toulouse qui était un gros morceau d'entrée de jeu. On n'est pas champion du monde, on va savourer ce soir et se remettre au travail dès lundi pour aller à Brive qui doit nous attendre de pied ferme. On a eu une entame poussive car il y avait beaucoup de pression à l'heure de rentrer dans ce Top 14. L'essai toulousain aurait pu nous faire mal, mais par des valeurs collectives, on a prouvé qu'on pouvait revenir au score et s'imposer. C'est la note très positive de ce soir."

Guy Novès (manageur de Toulouse, venu en conférence de presse avec un écran vidéo): "On savait que Bordeaux, avec sa qualité, serait difficile à manoeuvrer. On fait un bon début de match, bien maîtrisé, puis on prend 3 points et on commence à sortir du match en faisant des fautes vraiment bêtes. Et il y a un véritable tournant, le carton jaune que l'on prend qui n'y est absolument pas, vidéo à l'appui, et en jouant à 14, on prend dix points. Ca a une grosse incidence sur la fin de match car on perd de six points à la fin. On prend aussi une pénalité bizarre sur une soi-disant percussion de Mc Alister sur un joueur qui tape une chandelle, on l'a vu sur les grands écrans, c'est même risible. S'il n'y avait eu que trois points à la fin, la dernière pénalité nous donnait le nul. Il y a sûrement la qualité de Bordeaux, c'est une évidence, il faut les féliciter. Il y a sûrement notre relâchement à nous, on savait qu'on n'était pas au point même si on est en progrès par rapport à la semaine dernière. Mais il y a trois quatre décisions qui sont graves de conséquences."
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