La tension persiste : trois mois après un sauvetage miraculeux à Grenoble, lors du barrage d'accession, Montpellier galère toujours à la 13e place du Top 14 et s'apprête à affronter Vannes samedi, promu classé au dernier rang, dans une rencontre déjà décisive.
Six journée de Top 14 et cinq défaites. Tout comme les Bretons, qui découvrent l'élite pour la première fois de leur histoire, Montpellier ne compte qu'une victoire (7-26) - c'était face au voisin, Perpignan - et six petits points après cinq journées. Voilà l'ancien champion de France, sacré en 2022, déjà dans l'urgence et en quête d'un premier succès à domicile.
𝐴𝐶𝑇𝐸 𝑉𝐼 : 𝑀𝐻𝑅 𝑥 𝑉𝐴𝑁𝑁𝐸𝑆
— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) October 8, 2024
📅Samedi 12 octobre
⏰16:30
🏟️GGL Stadium
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Un traumatisme
"On a l'opportunité de remporter notre premier match chez nous. C'est un match primordial, c'est une finale pour nous. C'est le match des cancres. On espère ne pas sortir les plus cancres de ce match", cingle le demi de mêlée Léo Coly.
Un doute latent, un état d'esprit intermittent, des recrues peu à la hauteur, une défense trop indisciplinée et une charnière expérimentale : Montpellier n'a pas chassé ni les idées noires, ni les séquelles de la saison passée, la pire depuis 2003 et son avènement au plus haut niveau.
"On a vécu un traumatisme l'an passé, mais on doit passer à autre chose. On doit grandir, apprendre vite comme l'impose le haut niveau. On doit avoir l'orgueil pour montrer pour la première fois que l'on est chez nous. Après deux défaites à domicile, si on ne le montre pas là, quand va-t-on le montrer", alerte l'entraîneur en charge de la défense Geoffrey Doumayrou, intronisé au sein d'un staff renouvelé et cornaqué depuis juillet par Joan Caudullo.
Un manque de leaders
A l'image de ses défaites de peu devant Lyon (22-26) ou à Bayonne (28-27), Montpellier alterne les mi-temps abouties et les passages à vide fatals. "On a du mal à trouver la constance car on ne parvient pas à rester focus sur le plan individuel. Chaque mec fait sa petite bourde qui entraîne l'équipe vers le bas. Bernard (Laporte, le directeur du rugby du MHR, ndlr) le dit souvent: un mec qui lâche, c'est tout le monde qui charge", éclaire Léo Coly.
Depuis le titre conquis en 2022 et le départ de joueurs emblématiques comme Fulgence Ouedraogo ou Guilhem Guirado, le MHR semble manquer de leaders. Sans que les coups de gueule de Benoît Paillaugue et Geoffrey Doumayrou, vieux grognards du club reconvertis dans le staff sous l'oeil de Bernard Laporte, ne semblent porter leurs fruits.
"On essaie d'amener les joueurs à prendre des responsabilités et du poids sur la stratégie. On essaie de responsabiliser les mecs", avance l'ancien trois-quarts international Doumayrou.
Pour l'heure, le nouveau staff de Montpellier rattrape le retard sur le plan physique mais cherche la clé pour sortir d'un long tunnel. "Je savais qu'il y avait beaucoup, beaucoup de travail. On savait que l'on avait du travail physique, avec le retard que l'on avait l'an passé. On est encore en retard sur les grandes équipes, on le comble un peu", interpelle Geoffrey Doumayrou, qui attend des réponses de ses joueurs sur la pelouse.
"Bernard (Laporte) nous dit que l'on est dans le vrai, mais on doit gagner. On doit faire basculer les joueurs. On doit trouver le moyen de le faire. Il faut gagner car on n'aura pas trop le temps non plus", sourit Geoffrey Doumayrou, qui sait qu'un entraîneur, même jeune, a besoin de victoires.