RUGBY. "Risques financiers, muet sur la parité, fonctionnement complexe" : la gestion du MHR épinglée par la chambre régionale des comptes

Dans un rapport rendu public mardi 20 août, la chambre régionale des comptes d'Occitanie se montre très critique sur la gestion du Montpellier Hérault Rugby entre 2018 et 2022. Elle déplore notamment la concentration des pouvoirs du président du club Mohed Altrad ou encore une situation financière fragile.

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Le rapport de 47 pages est acide pour le Montpellier Hérault Rugby. Mardi 20 août, la chambre régionale des comptes d'Occitanie a publié une longue analyse de la gestion du club et de ses comptes entre 2018 et 2022. Et elle se montre particulièrement critique.

Ce rapport arrive après une saison sportive compliquée, le MHR n'ayant sauvé sa place en Top 14 qu'au terme d'un ultime access match contre Grenoble.

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Mode de fonctionnement "complexe"

Selon elle, le mode de fonctionnement de la structure est "complexe et peu représentatif de son assemblée générale".

La chambre cible notamment le bureau, largement décisionnaire, au détriment du comité directeur. Avec par exemple "une imprécision quant aux champs de compétence de ses instances d’administration, notamment en matière de gestion des ressources humaines, qui conduit dans la pratique à une prédominance de son bureau, et en son sein de son président".

En clair, la chambre constate une prise de décisions des instances gouvernantes "pas formalisées avec la rigueur nécessaire", ce qui engendre "une gestion peu transparente".

Des résultats économiques inégaux

Le rapport distingue deux situations bien différentes au sein du club. Elle émet d'abord des doutes sur celle de la structure professionnelle, la Société Anonyme Sportive Professionnelle (SASP).

La viabilité et la pérennité du club professionnel sont tributaires, outre les financements publics, des apports de son principal actionnaire.

Rapport de la chambre régionale des comptes d'Occitanie

Le groupe Altrad Participations, propriétaire de 95,97% des parts en 2022, a ainsi "consenti des abandons de créances pour assurer la trésorerie à hauteur de 31,8 millions d'euros".

En revanche, du côté de la structure associative, après deux saisons (2017-2018 et 2018-2019) déficitaires, la chambre note un résultat net "en amélioration conjoncturelle" lors de la saison 2019-2020 malgré le Covid-19. "L’association se retrouve, à la fin de l’année 2022, à nouveau dans une situation favorable. Ses réserves reconstituées lui permettent de couvrir temporairement son déficit" estime même la chambre.

Autre satisfaction, le non-recours à l'emprunt et le remboursement total de sa dette financière en 2019. "L'association enregistre un fonds de roulement positif tout au long de la période".

Un équilibre fragile

Mais la question de l’équilibre financier de l’association "se pose au-delà de l’exercice
2022-2023" analyse la chambre régionale des comptes, remarquant "une augmentation des charges, accentuée par la mise en place récente de la rémunération du président de l’association", qui n'est "pas financée à l’heure actuelle par des ressources pérennes et stables". 

"Ses charges d’exploitation, partiellement contenues, s’accroissent sous le poids de la rémunération des éducateurs, entraîneurs, bénévoles depuis 2020/2021 et de celle, plus récente, de son dirigeant" poursuit la chambre régionale des comptes. 

Une parité absente

La question de la parité est également épinglée. Rappelant l'obligation pour les clubs de prévoir des "dispositions à l'égal accès des femmes et des hommes aux instances dirigeantes", la chambre pointe l'absence de ces obligations dans les statuts du club.

Aujourd'hui, six femmes sont intégrées au sein de la direction pour une trentaine d'hommes selon la chambre régionale. "L’association doit se conformer à cette obligation réglementaire" insiste-t-elle.

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Contacté, le MHR nous indique que Mohed Altrad s'exprimera dans la soirée de ce mardi, lors de la présentation officielle de l'équipe et des maillots de la nouvelle saison.

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