Dans une interview accordée à notre confrère "Le Monde", l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (UMP) se réjouit qu'un débat sur les années Sarkozy ait été accepté par son parti car il y a eu "quelques faiblesses" et qu'il faudra éviter "certaines récidives".
Avec AFP
Jean-Pierre raffarin enfonce le clou une nouvelle fois. Le sénateur (UMP) de la Vienne a été l' un des premiers à réclamer un inventaire du quinquennat écoulé. Il récidive, en se déclarant "heureux de voir que la lucidité l'emporte" à l'UMP sur ce point.
"Cet exercice me paraît d'autant plus nécessaire que la probabilité d'un retour de Nicolas Sarkozy n'est pas nulle".
"Il s'agit simplement de réfléchir à nos défaites", selon l'élu de la Vienne. "Nicolas Sarkozy n'aurait jamais dû perdre l'élection présidentielle de 2012",
assure-t-il. "Nous devons éviter collectivement certaines récidives".
"Pour les Français, le bilan de Nicolas Sarkozy est globalement positif", dit-il, mettant en avant "le leadership et la réactivité aux crises, la pratique de la
réforme permanente et la compréhension de la demande d'ordre des couches populaires".
"En revanche, il y a quelques faiblesses comportementales et politiques", juge l'ex-chef de gouvernement de Jacques Chirac.
La concentration du pouvoir était excessive
Sur le plan politique, "il faut corriger la stratégie du clivage pour privilégier la cohésion sociale", conseille-t-il. "La fertilisation des six premiers mois fut faible et coûteuse".
C'est en août 2007 qu'avait été adoptée la loi Tepa avec l'instauration d'un bouclier fiscal, ce qui a nourri les critiques de la gauche pendant tout le mandat Sarkozy.
"Le sarkozysme est une des cultures de l'UMP. Le nier est ridicule", note M. Raffarin interrogé sur un retour éventuel de l'ex-président . "Mais l'entrée anticipée de Nicolas Sarkozy dans la bataille politique lui compliquerait la tâche et freinerait l'émergence de nouveaux talents".