Le 22 juillet dernier, le président de la SNCF Guillaume Pépy a remis à la justice un rapport interne dont le quotidien a pu prendre connaissance
Dans ce rapport confidentiel de 16 pages, des précisions sont apportées sur la "traverse jonction double" où était fixée l'éclisse servant à raccorder deux rails, pièce qui est à l'origine du déraillement.
Il ressort que la traverse ( TDJ immatriculée OT U50 0J013, 01-06 n° 11 301) avait été posée en 1991 et qu'elle devait être remplacée en 2016. A propos des boulons, le rapport indique "qu'il y avait quatre trous dans l'éclisse qui s'est retrouvée dans le coeur de l'aiguillage". Or un boulon était manquant, le boulon n°3. Son absence parait sensiblement antérieure au déraillement, selon le rapport. Les experts ont également relevé des fissures au niveau du rail. Lors de la dernière inspection réalisée le 4 juillet, huit jours avant l'accident, aucune anomalie n'avait été signalée. Toutefois le cheminot, qui a répondu des questions des policiers, a indiqué aussi "qu'un défaut de nivellement avait été mis à jour à l'oeil nu et ce défaut a été confirmé par les instruments de mesure".
Ces questions bien embarrassantes pour la Sncf vont sans doute figurer désormais au coeur de l'enquête confiée aux juges chargés de l'instruction.