Pour la première fois, les vétérinaires manifestent ce mercredi à Paris et observent dans leur grande majorité un mouvement de grève pour protester contre une disposition du projet de loi d'avenir agricole leur supprimant la délivrance de certains antibiotiques pour la réserver aux pharmacies.
Seules les urgences sont assurées aujourd'hui.Les syndicats de vétérinaires ont maintenu leur mot d'ordre de grève même si des assurances d'aménagement leur ont été données lundi dernier par les ministères de la Santé et de l'Agriculture.
Le projet de loi doit être présenté le 13 novembre prochain en Conseil des ministres mais les vétérinaires entendent maintenir la pression "jusqu'à ce que les engagements donnés par les ministres de la Santé et de l'Agriculture soient concrétisés dans le texte présenté au Conseil des ministres", a indiqué le secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral ( SNEVL), Laurent Perrin.
La priorité de la lutte contre la résistance aux antibiotiques
De leur côté, les ministres concernés, Marisol Touraine et Stéphane Le Foll, ont jugé que la réunion tenue en début de semaine "a permis de poser les bases d'un engagement de la profession vétérinaire pour réduire le recours aux antibiotiques critiques, dont la maîtrise est impérative". Ces antibiotiques peuvent également être utilisés en médecine humaine et induire des résistances chez l'homme.Les vétérinaires considèrent que cette mesure d'interdiction, si elle reste en état, constitue une véritable entrave à l'exercice de leur métier notamment en milieu rural ou en cas d'urgence. L'ordre des vétérinaires parlent d'une véritable trahison alors que la profession s'est engagée dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques et ajoutent que le profit financier n'est pas, pour eux, le moteur de la vente de ces antibiotiques de dernière génération.
Les représentants des vétérinaires et les ministères rappellent que "le plan Ecoantibio a d'ores et déjà permis de réduire le recours aux antibiotiques de 40% en 5 ans en médecine vétérinaire".
Jérôme Deboeuf et Christophe Guinot ont rencontré les représentants des vétérinaires en Charente. Richard Nimis, président du Syndicat départemental des Vétérinaires d'Exercice Libéral (16) et Patrick Leduc, Président de l'ordre national des vétérinaires de Poitou Charentes leur expliquent les motivations de leur mouvement de grève.