C'est ainsi que justifie Mario de Paolis son travail de procureur du tribunal militaire de Rome. Pourtant peut-on faire avouer des crimes de masse alors que l'entendement n'arrive pas à trouver des réponses cartésiennes à de tels agissements 69 ans après ? Deux survivants se retrouvent ce jour.
La France et l'Italie, après le débarquement puis la capitulation des Italiens durant la Seconde Guerre Mondiale, ces deux pays ont connus les horreurs de la folie des nazis acculés à la débâcle. Deux survivants de deux massacres identifiés vont se rencontrer aujourd'hui à Bordeaux Oradour-sur-Glane et Sant'Anna di Sazzema, pour le premier 64 victimes le 10 juin 1944, 520 morts pour le second le 12 août 1944. Les deux hommes sont déjà venus à Bordeaux mais jamais ensemble, une occasion pour raconter leur expérience dramatique dans laquelle ils ont tous deux réussi à échapper à la mort.
Pourquoi de telles horreurs ?
Le Procureur militaire de Rome ne se pose plus la question, l'essentiel est de retrouver tous les coupables, auteurs, complices, commanditaires, circonstances, mais il ne cherche pas depuis onze ans parmi les 450 dossiers qu'il a traité, à savoir pourquoi ? Cette question ne trouve pas de réponse unanime, peu furent commandés par un ordre général, certains en représailles au harcèlement dont ont été victime les troupes nazies durant leur repli vers le front. Les détachements qui agirent de la sorte appartenaient souvent à la SS. Les plus fanatiques des suppôts du régime nazi. 57 anciens participants à des massacres de ce type sont sous les verrous pour le restant de leurs jours.Un moment de mémoire au Musée d'Aquitaine aujourd'hui à 15h30, avec une conférence qui portera sur les aspects judiciaires de ce combat : la reconstitution des événements, l'attribution des responsabilités et les motivations qui ont été à l'origine de ce massacre.
Intervenants :
- Robert Hébras rescapé d'Oradour-sur-Glane,
- Mario Marsili rescapé de Sant'Anna di Stazzema, Italie,
- Mario de Paolis, magistrat, procureur militaire à Rome