L'ancien militaire du RICM de Poitiers qui a affirmé avoir mangé le coeur et la langue d'un nonagénaire dans les Hautes-Pyrénées aurait été victime de stress post-traumatique selon un diagnostic posé en 2011 après un retour de mission en Afghanistan, a révélé France Bleu Béarn.
L'ancien caporal âgé de 26 ans, interné dans un hôpital psychiatrique à Cadillac en Gironde après avoir tué le 15 novembre un retraité de 90 ans à Nouilhan, dans les Hautes-Pyrénées, en lui fracassant le crâne, est visé par une information judiciaire ouverte auTGI de Pau.L'information ouverte le 26 novembre pour "assassinat, atteinte à l'intégrité d'un cadavre et tentative d'assassinat" devra notamment déterminer les circonstances du meurtre du nonagénaire et aussi comment le soldat a pu en arriver là.
"Le parcours militaire de ce monsieur va faire l'objet d'investigations lorsque son dossier militaire nous parviendra, notamment sur le fait de savoir quelle était sa situation à son retour d'Afghanistan et si des troubles psychologiques ont bien été diagnostiqués", a déclaré à une correspondante de l'AFP le procureur de Pau,Jean-Christophe Muller, sans livrer davantage de détails.
Le procureur a précisé que le dossier du caporal n'avait pas encore été transmis par l'armée.
En état de délire mystique, le jeune soldat il a dit aux enquêteurs qui l'ont interpellé le jour du crime avoir "obéi à un message d'origine supérieure".
Il leur a dit avoir prélevé et mangé le coeur et la langue de sa victime.
Toutes les investigations ont confirmé les déclarations de l'ancien soldat, qui avait quitté le Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers fin octobre, mais le mystère reste entier sur ce qui a fait basculer dans le cannibalisme ce caporal sans reproche.
"A ce stade, aucun lien ne peut être fait entre son passé militaire et son état psychiatrique actuel", avait déclaré vendredi le procureur de Pau.
France Bleu Béarn, le journal Sud Ouest et la République des Pyrénées ont rapporté samedi, citant le parquet, que l'homme avait été victime d'un syndrôme de stress post-traumatique.
Selon Sud Ouest, cet ancien chauffeur de véhicules blindés légers "avait vu des militaires mourir ou être gravement brûlés en sautant sur une mine".
La compagne avec qui il vivait récemment à Pau aurait pour sa part, toujours selon le journal, noté ses délires avant le drame.
Elle l'aurait même filmé, une vidéo qui a été versée au dossier de l'enquête, menée par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse et de la brigade de recherches de Tarbes, rapporte encore Sud Ouest.