Pour le président de la Région Aquitaine et également président de l'Association des régions de France réduire le nombre des régions, "ce n'est pas l'essentiel. Quand on fait des comparaisons avec les voisins européens, on voit que le problème, ce sont les compétences et les moyens des régions.
La taille des régions en France, en termes de population, est plutôt supérieure à la moyenne européenne" sauf l'Allemagne, a affirmé Alain Rousset lors d'une conversation à bâtons rompus avec quelques journalistes.
Selon lui, faire moins de régions est "une vieille idée technocratique" et ne constitue "pas une piste pour faire des économies" sur les dépenses publiques.
"Le problème, c'est la puissance de feu, pas la taille", a-t-il insisté, en soulignant que le Pays basque espagnol avait "un budget de 10 milliards d'euros, et l'Aquitaine de 1,4 milliard".
Clarifier la décentralisation
"Ce que je retiens du discours présidentiel, c'est la volonté du président Hollande de clarifier strictement qui fait quoi" sur les territoires. "Ce que je sais de l'intérieur, c'est que cette fois, ça va se faire", a-t-il dit. Or, "si on veut baisser la dépense publique, il faut qu'on sache bien qui fait quoi".Selon Le président de l'ARF, la volonté d'une "clarification stricte des compétences", selon l'expression de François Hollande, revient à "remettre en cause la clause générale de compétence" permettant à toute collectivité d'agir quasiment dans tout domaine. "Il y a là une évolution dont je partage le sens.
Les régions ne se sont pas battues pour son rétablissement", a-t-il dit. Supprimée par la droite en 2010, cette clause a été recréée par le projet de loi sur la décentralisation définitivement adopté en décembre dernier.
Alain Rousset a aussi applaudi à l'introduction d'un "pouvoir réglementaire" qui serait confié aux régions, selon M. Hollande, pour "adapter" la législation nationale, localement. "Cela permettra d'accélérer la simplification des normes".