Trente-neuf ans, presque jour pour jour, après l'adoption de la loi Veil, les députés étudient à partir de ce lundi un projet de la loi sur l'égalité homme-femme, avecun amendement visant à assouplir le recours aux interruptions volontaires de grossesse (IVG).
Le projet de loi prévoit d'abord d'étendre le "délit d'entrave à l'IVG". Les pressions sur les médecins et les femmes enceintes dans les hôpitaux étaient déjà passibles de poursuites. Devient un délit la simple entrave à l'information, telle que la pratiquent des sites internet soit-disant "officiels" portant la voix des anti-IVG.Le deuxième amendement veut supprimer la notion de "situation de détresse". Toute femme qui ne souhaite pas poursuivre sa grossesse pourra demander une IVG. "C'est le choix des femmes de mener à terme une grossesse : elles n'ont pas à se justifier sur ce choix, a souligné la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Il faut faire confiance aux femmes, ce sont les mieux placées pour savoir ce qu'elles font de leur grossesse."
Ces deux mesures sont à l'opposé du projet espagnol, qui veut limiter le droit à l'avortement aux seuls cas de viol ou de danger pour la santé de la mère.
Ces deux dispositions controversées de ce projet ont suscité la colère des manifestants anti-IVG qui ont défilé dimanche à Paris entre 16.000 personnes selon la police et 40.000 selon les organisateurs pour leur traditionnelle "marche pour la vie" organisée autour de la date anniversaire de la loi Veil de 1975, ayant légalisé l'avortement en France.
La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a défendu le libre choix des femmes
a dit la ministre sur RTL.Les femmes doivent avoir la liberté de choisir si elles veulent mener à terme une grossesse. Cette autonomie de choix, c'est extrêmement important de la réaffirmer à un moment où l'on voit bien autour de nous que les tentations de régression en matière d'IVG sont très présentes".
Jean-Louis Boorlo et Bruno Lemaire Borloo et Le Maire contre la réouverture du débat
Le président de l'UDI, a mis en garde, contre le danger d'ouvrir "la boîte de Pandore" en engageant un nouveau débat sur l'avortement.Sur France Inter, le député du Nord a recommandé d'être "extrêmement attentif à toute forme de régression" par rapport à la loi Veil, qui a représenté une "avancée extraordinaire" selon lui.L'ex-ministre UMP Bruno Le Maire a déclaré sur BFMTV et RMC,: "Je ne vois pas l'intérêt qu'il y a aujourd'hui à rouvrir un débat sur la loi Veil". "On ne touche pas à la loi Veil", a-t-il tranché. "C'est un progrès très important", "grâce à elle, on a un système qui marche, c'est très bien".