Le père de 31 ans a reconnu avoir maltraité son fils de deux mois parce qu'il était "excédé par ses pleurs". Il encourt 30 ans de réclusion. La mère de l'enfant comparait également pour ne pas avoir dénoncé ces mauvais traitements.
La cour d'assises de Charente-Maritime jugera à partir de ce mardi un père de 31 ans soupçonné d'avoir provoqué en avril 2012 à Saintes la mort de son fils de deux mois, et maltraité sa soeur jumelle. Sa compagne de 29 ans, par ailleurs mère de deux autres enfants, comparaît aussi pour n'avoir pas dénoncé ces mauvais traitements.
Selon l'accusation, le père a reconnu qu'"excédé par les pleurs", il avait "appliqué sa main sur le visage du nourrisson" et "maintenu la pression jusqu'à ce qu'il cesse de pleurer", le 22 avril 2012, pendant une courte absence de la mère. Il avait constaté après que l'enfant "avait cessé de respirer".
Immature
Revenue au domicile, la mère avait alerté les secours, mais le décès du nourrisson avait été constaté à l'hôpital. Les médecins avaient relevé des symptômes d'asphyxie et de "secouement" confirmés par l'autopsie, ainsi qu'une fracture au bras plus ancienne.L'enquête a montré que le père, décrit comme "immature" par les psychologues, avait eu par le passé des gestes violents envers ses enfants dont "il s'occupait peu", selon l'accusation. Tout en admettant avoir été "à l'origine du décès par étouffement", il a nié tout autre acte de maltraitance sur ses jumeaux.
Récidive
L'homme sera jugé pour violences sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort sans intention de la donner par ascendant légitime, un crime passible de 30 ans de réclusion, ainsi que pour les autres violences. Il comparaît en état de récidive, après une première condamnation à 4 mois de prison en 2011 pour violences sur sa compagne et une fillette de 4 ans de cette dernière.Cette famille, dont les deux parents étaient sans emploi, recevait régulièrement la visite des services sociaux, qui suivaient depuis 2006 la mère et ses deux premiers enfants d'une première union. La jeune femme a toujours nié avoir eu connaissance de faits de maltraitance de son compagnon sur ses enfants. Mais l'enquête a montré qu'elle avait menti sur l'origine d'une blessure et omis, une fois, de présenter un des jumeaux au médecin.
L'avocate de l'accusé, Me Elisabeth Rabesandratana, a évoqué auprès de l'AFP des parents "dépassés" par la situation après la naissance des jumeaux et, pour son client, "la difficulté à s'investir dans un rôle de père".
Le procès est prévu jusqu'à demain mercredi 19 février.