Elles continuent à presser le gouvernement de trancher sur leur statut. Une partie d'entre elles réclame de quitter la fonction publique pour devenir praticien hospitalier. Dans le Midi Pile de F3 Poitou-Charentes, Patricia Perin recevra Laureline Perez, sage-femme à Niort.
Pour la troisième fois depuis le début de la grève en octobre, les sages-femmes, dont beaucoup de jeunes, sont parties de la place Denfert-Rochereau (XIVe) à l'heure du déjeuner, pour rejoindre le ministère de la Santé (VIIe). Plusieurs dizaines de sages-femmes venues du Poitou-Charentes participaient à ce défilé.Deux mille personnes ont manifesté selon la police et près de 5.000 selon le collectif. Les précédentes marches avaient rallié entre 4.000 et 6.000 personnes en novembre, entre 2.000 et 4.000 en décembre. Dans le cortège de blouses et masques blancs, une pancarte mettait en garde : "Dernier avertissement on n'a pas peur du sang..."
D'autres slogans prenaient pour cible la ministre de la Santé Marisol Touraine : "Marisol, on en a ras le col", "Marisol, plus c'est long moins c'est bon" ou encore "Sage-femme formidable cherche ministre responsable". Les manifestants estiment que le ministère joue la montre dans ce conflit qui ne provoque pas de grandes perturbations, les sages-femmes étant assignées pour prendre en charge les patientes.
Le collectif d'organisations à l'origine du mouvement demande notamment que les sages-femmes hospitalières puissent sortir de la fonction publique et obtenir un statut sur le modèle des médecins (praticien hospitalier). Mais cette revendication n'est pas soutenue par une intersyndicale de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, SUD, Unsa), qui craint la précarisation de la profession.
Cette divergence se cristallise dans l'un des groupes de travail mis en place par le ministère, qui se réunissait pour la huitième fois mercredi après-midi. Mme Touraine doit recevoir les conclusions de ce groupe de travail "dans quelques jours". "A partir de là, je prendrai des décisions", a-t-elle affirmé, sans donnerde date précise.
Pour le collectif, cela signifie que la ministre dira "a priori la semaine prochaine" si les sages-femmes hospitalières peuvent cesser d'être fonctionnaires.
Le collectif s'est trouvé ces dernières semaines sous les tirs croisés de l'intersyndicale de la fonction publique et des intersyndicales de praticiens hospitaliers. Ces derniers estiment que l'émancipation des sages-femmes risque de désorganiser les maternités.
Dans ces conditions, le collectif voit cette manifestation comme un plébiscite.