Pour les 70 ans du massacre d'Oradour, une exposition veut "redonner un visage" aux 642 victimes

Un appel destiné à récolter des photographies des 642 personnes massacrées le 10 juin 1944 par des troupes nazies à Oradour-sur-Glane (Haute Vienne), a été lancé dans la perspective d'une exposition qui vise à "redonner un visage" à chacune des victimes.

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L'exposition se tiendra au Centre de la mémoire d'Oradour, édifié aux portes du village martyr, a indiqué le directeur de l'institution, Richard Jezierski. Organisée dans le cadre des expositions temporaires proposées par le centre, elle devrait durer un an.

Selon Claude Milord, président de l'association des familles des victimes d'Oradour, l'exposition est conçue pour "redonner un visage à chacune des victimes". Elle devrait être inaugurée "dans la deuxième quinzaine de juin", en tout cas après le 10 juin, date de la traditionnelle cérémonie qui commémorera cette année les 70 ans de la tuerie perpétrée par des soldats du régiment Der Führer de la Panzerdivision SS Das Reich qui ont méthodiquement exécuté 642 hommes, femmes et enfants.

C'est le pire massacre de civils commis en France par les troupes hitlériennes. Selon M. Milord, "nous sommes encore en phase de collecte. Nous possédons actuellement un peu plus de 400 photos", de natures diverses (photos de classes, clichés de communion..), principalement obtenues via les membres de l'association et qui visent à "redonner un visage aux victimes".

Mais l'ensemble des proches ou des descendants de victimes, qui ne sont pas tous adhérents de l'association, sont géographiquement éclatés, certains résidant même à l'étranger, d'où la nécessité d'un large appel, explique-t-il. Les photos, qui peuvent être adressées au Centre de la mémoire (sandra.gibouin@oradour.org) ou à l'association (benoitsadry@aol.com), seront numérisées puis rendues à leurs propriétaires, insiste M. Milord.

La scénographie n'est pas encore arrêtée mais chaque cliché devrait être incrusté sur un fond en porcelaine, matériau symbole de la région, sur lequel sera également inscrit le nom de la victime. En cas de photo manquante, seul figurera le nom sur le cadre, le cliché pouvant être rajouté par la suite, indique encore Claude Milord. Le Centre de la mémoire explique encore que cette campagne de collecte est également ouverte à d'autres types de documents, tels des écrits personnels ou des documents administratifs.
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