Surprises et incertitudes, vague bleue ou pas, score du FN...

3 questions à notre politologue après le 1er tour des municipales Dominique Breillat qui connaît sa carte politique du Poitou-Charentes sur le bout des doigts. Il tire pour nous les principaux enseignements de ce premier tour.

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-Quelles sont pour vous les principaux enseignements de ce scrutin ?

C'est avant tout l'énorme surprise de l'élection au premier tour de Jérôme Baloge à Niort. On pouvait penser qu'il serait élu mais pas au 1er tour.
C'est le signe d'un phénomène d'usure vis à vis de la gauche au pouvoir à Niort mais aussi, et c'est important, le signe de l'échec des élections primaires du Parti Socialiste. Ces primaires avait été un succès pour les présidentielles, elles ont été un échec pour les municipales en étant faussées. Il y a déjà trois exemples dans notre région avec Niort (elles n'ont pas eu lieu), Saintes (le maire sortant, Jean Rouger, n'y a pas participé) et La Rochelle où Jean-François Fountaine a maintenu sa candidature malgré sa défaite aux primaires.
Cette défaite de Geneviève Gaillard souligne aussi un problème plus général qui est celui des personnalités politiques qui peuvent être contestées en particulier pour leur manque d'écoute vis à vis des citoyens.
Au-delà des étiquettes, la personnalité des candidats joue un rôle énorme. Certains sont élus en jouant la carte de leur parti comme Mickaël Vallet, le patron du PS de Charente-Maritime, à Marennes ou en s'imposant comme des rassembleurs, c'est le cas de Jérôme Baloge ou de Jean-Michel Bernier à Bressuire qui a été réélu avec 78% en menant une liste d'union.


S'agit-il d'une vague bleue en Poitou-Charentes ?

C'est vrai qu'aucune ville n'a été gagnée par la gauche mais plus que de victoire de la droite dans notre région, on peut surtout parler de position de force des candidats du centre. C'est le centre qui est gagnant en Poitou-Charentes quand il réussit à rassembler, c'est le cas à Niort, à Confolens ou à Bressuire.
Les candidats centristes sont aussi en position d'arbitres pour le second tour comme à Rochefort avec Alexis Blanc ou à Saintes.

L'autre signe important à noter pour ces élections, c'est le rajeunissement des hommes et femmes politiques. Cela me fait penser à la situation en 1977 avec l'arrivée de jeunes maires socialistes portés par la vague rose, comme Santrot à Poitiers.

Ce sont les nouvelles pousses qui font l'actualité de ce scrutin comme Xavier Bonnefont et Samuel Cazenave à Angoulême, Jérôme Baloge à Niort, Anne-Laure Jaumouillié à La Rochelle pour les grandes villes. Il faudrait que les partis politiques favorisent cette évolution.


Peut-on parler de succès du Front National dans notre région ?

Beaucoup moins que dans d'autres régions de France évidemment mais le Front National qui était totalement absent est maintenant présent un peu partout dans la région et plus seulement dans ses bastions historiques. D'ailleurs, en Charente-Maritime où il était le plus présent, il semble y avoir un recul. En revanche, il était difficile de l'imaginer au-dessus de 10% à Poitiers et en fin de compte, il a réalisé 12% en récoltant des voix en priorité dans les quartiers populaires.
Jusqu'alors dans notre région, le FN ne réalisait de bons scores qu'aux élections nationales ou européennes maintenant il s'implante au niveau local. En revanche, on ne peut pas parler d'une vraie implantation en milieu rural.
Pour le Front National, il était très important d'avoir un bon résultat à ces élections locales car il veut rebondir aux élections européennes.








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