Le mouvement de grève national des agents chargés de la collecte et du traitement des déchets à l'appel de la CGT a été "bien suivi" lundi dans le public comme dans le privé selon le syndicat. Dans l'agglomération niortaise, 65 % des éboueurs se seraient déclarés grévistes.
Eboueurs, balayeurs, chauffeurs, agents de tri et de traitement des déchets étaient invités à participer à ce mouvement national reconductible pour réclamer notamment une meilleure prise en compte de la pénibilité.
"Il y a eu des perturbations dans la collecte des déchets sur tout le territoire", a déclaré à l'AFP Sébastien Cravero, de la fédération CGT des Services publics.
Selon Baptiste Talbot, responsable de la fédération, il y avait notamment 80% de grévistes à Martigues (Bouche-du-Rhône), 65% dans l'agglomération de Niort (Deux-Sèvres), 60% à Nantes et dans le département des Landes ou encore 30% à Paris, où environ 300 éboueurs ont manifesté aux abords de la Tour Eiffel.
Sollicité, le ministère de la Fonction publique n'avait pas de données sur cette grève dans l'immédiat.
Plus tôt, le secrétaire général de la fédération CGT transports, Jérôme Vérité avait fait état pour le privé de "90% de grévistes chez Sita, 60% chez Urbaser et 40% chez Veolia" en Ile-de-France.
Cette dernière entreprise a évoqué de son côté un taux de grévistes de 1,55% au niveau national et 5,26% en Ile-de-France.
Selon M. Cravero, une délégation a été reçue dans l'après-midi par des conseillers du ministre du Travail et de la ministre de la Fonction publique.
"Nous leur avons fait part de nos revendications", a indiqué le syndicaliste évoquant notamment "l'exigence d'une table-ronde très prochainement sur l'ensemble de la filière, privé comme public".
"Je pense que nous allons avoir une réponse positive", a déclaré le syndicaliste, prévoyant toutefois "d'autres actions dans les jours à venir" avec "dans le public une heure de grève ou plus" et la reconduite du mouvement dans certaines entreprises et certains dépôts du privé.
Selon la CGT, la filière compte quelque 35.000 agents dans le public et autant dans le privé.
Le syndicat, majoritaire dans le secteur, rappelle qu'une étude a montré que les professionnels de la branche avaient "5 ans et demi d'espérance de vie en moins" que les cadres ou les administratifs.
Il réclame "un départ anticipé en retraite, entre 5 et 10 ans selon l'exposition", une "réduction du temps de travail pour les travaux insalubres" ainsi qu'une "revalorisation salariale".
"Tout le monde s'accorde à dire que ces métiers sont pénibles et peu gratifiants, mais ils sont essentiels au bien-être de tous. Ces travailleurs sont là quotidiennement pour faire en sorte que les 372 kilos de déchets produits par an et par chaque habitant de notre pays soient ramassés, collectés et traités", rappelait la CGT dans son préavis de grève.