Trois mois de prison avec sursis pour cinq militants du DAL

Cinq militants de l'association Droit au logement (DAL) ont été condamnés mercredi à Bordeaux à trois mois de prison avec sursis pour avoir pénétré en 2013 dans le logement apparemment inoccupé d'une octogénaire pour y installer des familles sans abri.

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Les cinq militants de l'antenne girondine du DAL, deux hommes et trois femmes, âgés de 20 à 55 ans, étaient poursuivis à titre individuel pour " violation de domicile ".
Ils étaient accusés d'avoir pénétré par effraction dans un logement du centre-ville de Bordeaux, alors inoccupé par sa propriétaire, une retraitée de 85 ans en convalescence chez son fils en Normandie depuis 2011.

Cinq familles d'Arménie, Bulgarie et Géorgie avaient occupé l'immeuble de deux étages du 30 juin au 15 juillet 2013, date de leur expulsion. Aucune de ces familles n'était poursuivie.

Outre la peine de trois mois de prison avec sursis, les cinq militants ont été condamnés à verser solidairement 7.000 euros de dommages et intérêts à l'octogénaire.

A l'audience, le 9 avril, le procureur avait requis des peines de deux à six mois de prison avec sursis. Il avait indiqué ne pas vouloir " faire le procès du DAL dont on peut considérer qu'il a des projets généreux ", mais souligné " l'erreur d'appréciation " des cinq militants, rappelant le statut de la plaignante, une ancienne tripière de marché bénéficiant d'une retraite de 900 euros par mois et pour laquelle l'immeuble occupé constituait le seul patrimoine immobilier.

Les avocats des prévenus avaient pour leur part tous plaidé la relaxe, évoquant la faiblesse des preuves permettant d'affirmer que leurs clients étaient effectivement à l'origine de l'occupation et soulignant que la vacance du bien, où eau, électricité et téléphone avaient été coupés, était " confirmée ".

A l'issue du prononcé du jugement, certains des cinq militants ont d'ores et déjà annoncé leur intention de faire appel.
" Il y a une grande inquiétude pour nos actions militantes à venir ", a réagi Myriam Eckert, une des cinq condamnés. " Essayons d'être plus nombreux à rejoindre les associations qui oeuvrent à aider les autres pour montrer qu'en France la solidarité n'est pas un crime ", a-t-elle ajouté devant une vingtaine de militants associatifs venus les soutenir.

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