Au deuxième jour de grève, les cheminots reconduisent leur mouvement

Les cheminots en grève ont reconduit leur mouvement pour vendredi alors que les syndicats, reçus par le gouvernement, ont durci le ton jeudi dans l'espoir d'une révision du projet de réforme ferroviaire. 

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Au deuxième jour de grève, la SNCF évoque une amélioration du trafic, mais les opposants au projet de réforme du rail restent mobilisés.

"Les cheminots, fortement mobilisés au 2ème jour de grève, ont massivement reconduit le mouvement pour 24 heures", selon un communiqué de la CGT, qui a lancé la grève avec SUD-Rail. Les deux syndicats ont invité les cheminots à se rassembler jeudi près du ministère des Transports, à Paris, et à prendre des initiatives partout en France pour imposer "une autre réforme".

Selon la direction, le taux de participation à la grève a enregistré jeudi un recul de cinq points, passant de 27,84% à 22,64%. "Cela signifie qu'il y a 5.000
agents de plus au travail jeudi matin", a-t-elle précisé. 

La SNCF a aussi fait état d'une "amélioration" du trafic avec notamment 1 TGV sur 2 en moyenne sur les axes Nord et Atlantique, alors que d'importantes perturbations avaient été enregistrées mercredi.
 

Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Gilbert Garrel, avait conditionné l'arrêt de la grève à un report du projet


Depuis mercredi soir, le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, discute avec les syndicats, la CGT, SUD-Rail et l'Unsa d'une part, et la CFDT favorable à la réforme d'autre part.

Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Gilbert Garrel, avait conditionné l'arrêt de la grève à un report du projet, qui doit être examiné à l'Assemblée du 17 au 19 juin. Quant à SUD-Rail, il a claqué la porte moins d'une demi-heure après le début des discussions jeudi matin.

A l'issue de longues heures de discussion, M. Cuvillier a remis un document aux syndicats à la mi-journée.

"A priori ce texte est largement enrichi" par rapport au précédent, "c'est un point positif", a commenté Gilbert Garrel. Il a indiqué que la CGT se prononcerait dans la soirée sur les propositions du gouvernement.

L'Unsa, qui ne participe pas à la grève actuelle mais qui a déposé un préavis pour le 17 juin, a de son côté salué de "réelles avancées", avec "des engagements complets du ministre".

La CFDT-Cheminots a réitéré son soutien au texte du gouvernement, souhaitant que "cette réforme passe pour pouvoir ensuite attaquer les choses sérieusement et sereinement", a déclaré son délégué Didier Aubert.


'Faire face à la concurrence'

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a dit comprendre "l'inquiétude" des grévistes mais a assuré que la réforme contestée allait y "répondre". Selon lui, "l'objectif du gouvernement est de sauvegarder une grande entreprise nationale publique du transport ferroviaire", "capable de faire face à la concurrence".

Les cheminots craignent que le financement du réseau se fasse "sur le dos des cheminots"



Destinée à stabiliser la dette du secteur (44 milliards d'euros) et à préparer son ouverture totale à la concurrence, la réforme prévoit de regrouper dans une nouvelle structure la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Le nouveau groupe sera composé d'un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) "mère", nommé "SNCF", et de deux Epic "filles": "SNCF Réseau", l'actuel RFF, qui gère l'infrastructure, et "SNCF Mobilités", qui exploitera les trains.

Pour les syndicats, ce projet ne règle pas le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification de la SNCF et de RFF, séparées en 1997 en deux entreprises. Ils craignent aussi que le financement futur du réseau se fasse "sur le dos des cheminots", par des gains de productivité et des suppressions d'emploi. 

Le ton monte​

Sur le terrain, les usagers faisaient face à une deuxième journée difficile jeudi et le ton est parfois monté sur le terrain. Ainsi à Narbonne (Aude), cinquante à cent cheminots CGT en grève ont bloqué pendant près de trois heures le dépôt de cars du groupe Keolis (filiale de la SNCF) pour s'opposer
à l'affrètement de cars de substitution.

60% du trafic devaient être assurés sur l'axe Est et un train sur trois devait circuler dans le Sud-Est et sur les liaisons province-province.

L'Ile-de-France, où transitent 3 millions d'usagers chaque jour, devait rester "le point le plus difficile", avec 1 train sur 3 en moyenne. Seul le RER A devait
connaître un service normal. 

La circulation des Eurostar, des trains vers l'Allemagne et des Thalys devait aussi rester normale et un train sur trois circulait vers l'Espagne.

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