Les bergers s'installent en ce moment dans les cabanes d'estive béarnaises pour passer les trois mois d'été. Ils perpétuent une tradition multiséculaire.
Il est indispensable alors de monter le matériel nécessaire pour cet été en estive : matériel de vie pour le berger, nourriture, matériel pour les bêtes, pour faire le fromage.Deux solutions sont possibles dans les estives non désenclavées par une piste ou une route : la traditionnelle avec des ânes ou des mulets et la plus souple avec l'hélicoptère. Bien souvent on combine les deux solutions : l 'hélicoptère pour le gros matériel en début et en fin de saison et l' approvisionnement régulier grâce aux animaux de bât.
Tout le matériel de traite, de fromagerie, des piquets de clôtures, des bouteilles de gaz, quelques centaines de kg s'envolent ainsi d'un vallon à l'autre.
Les estives se font livrer une à une, d'Ossau ou d'Aspe. Dans les années 90 il y a eu une prise de conscience : il fallait une politique pastorale ambitieuse à un moment où l'on s'inquiétait pour l'avenir de la filière. La mise aux normes européennes exigée au début des années 90 a été un électrochoc.
S'en est suivi un programme de modernisation des cabanes d'estive qui permet aujourd'hui aux bergers de passer l'été en montagne en famille avec un peu d'électricité, le téléphone, une salle de fabrication du fromage aux normes, et de vrais sanitaires. En Béarn, une seule estive est privée. Les autres sont gérées par les communes ou les commissions syndicales. Les bergers transhumants paient un droit d'herbe (baccade) pour mener leurs troupeaux en estive. La baccade leur donne le droit d'utiliser la cabane. En Soule le cayolar est géré comme une société anonyme où chaque famille a sa part sociale (txotxa). Le cayolar est exploité par les sociétaires qui se transmettent la part de père en fils.