Les premiers pas de Sagnol à Bordeaux

Pour oublier une dernière saison terne autant au niveau du jeu que de l'image, les Girondins de Bordeaux ont choisi de confier leur destinée à Willy Sagnol, entraîneur novice en L1 à l'ambition bercée par le football allemand.

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A un an de leur entrée dans leur nouveau stade, les Girondins ont donc opté pour le changement, mettant fin au cycle de trois ans de Francis Gillot, parti avec une Coupe de France sous le bras et deux qualifications en Europa League.
L'arrivée de Sagnol, intervenue au surlendemain de l'échec des négociations avec Zinédine Zidane, est loin d'être un choix par défaut ou aventureux.

En 2007, le château du Haillan avait déjà ouvert ses portes à un sans grade dans l'élite, Laurent Blanc. Cette fois, c'est le discours du club aquitain, son histoire, sa quiétude qui ont séduit l'ancien défenseur latéral international, encore en charge des Espoirs français il y a deux mois.
Tout le monde se souvient du Sagnol joueur, défenseur solide, centreur redouté du Bayern Munich avec lequel il a tout gagné, à la langue bien pendue, déterminé.


Apporter des outils 

L'entraîneur, âgé de 37 ans, n'a pas tellement changé: il se plait à manier "la langue de bois en interview", discute beaucoup avec ses joueurs, s'appuie sur un "staff de valeur sur le plan humain et de la compétence", se veut calme.
"Ça bout un peu à l'intérieur, coupe-t-il. Joueur, je n'aimais pas les entraîneurs excités parce que je pars du principe que le stress est communicatif. Les joueurs sont déjà dans un état de stress pendant un match, je ne ressens pas le besoin de leur en mettre plus".
Chambreur, il tient aussi à garder ses distances: "Je ne suis pas là pour être leur copain même si, avec certains, on a un écart d'âge très faible. Je suis là pour essayer de leur apporter des outils pour qu'ils soient plus performants".

Après un mois de découverte, cinq matches disputés (deux victoires, deux nuls, une défaite), la période d'observation a pris fin. "L'avantage de la +prépa+ pour un entraîneur, c'est qu'il y a des matches sans pression de résultat".
Ne pouvant compter sur les trois meilleurs buteurs de l'année dernière (le Brésilien Jussiê et Henri Saivet blessés, le Malien Cheick Diabaté en reprise), Sagnol a réitéré récemment son "besoin de renfort. On a ciblé deux profils, un renfort en attaque est indispensable, c'est une certitude".


Faire du spectacle

Sera-t-il entendu par ses dirigeants au portefeuille parfois ensablé ces dernières saisons? C'est avec cette autre facette girondine que l'ancien du Bayern va devoir composer pour mener à bien son projet et inculquer sa philosophie de jeu apprise en Bundesliga, legs de son mentor, Ottmar Hitzfeld.

"Je ne pense pas être capable de faire autre chose même si parfois il faut savoir s'adapter, explique l'homme aux 58 sélections. "Je suis arrivé avec certaines idées sur le jeu, je ne peux pas faire une croix sur ces idées-là après trois semaines parce qu'on a eu des blessés. Je me dois de continuer sur cette voie que l'on a présentée aux joueurs. Un joueur à qui on dit +blanc+ un jour et +noir+ la semaine d'après, faut pas s'étonner s'il ne comprend pas ou s'il y a des problèmes entre lui et le staff".

"C'est un peu le même profil que Laurent Blanc qui a aussi débuté à Bordeaux, avec la même volonté de produire du jeu", analyse le milieu Grégory Sertic. "On voit dans son discours qu'il veut vite se projeter vers l'avant, son objectif est de marquer des buts, faire du spectacle. C'est la touche germanique, on espère bien avoir des résultats comme en Allemagne, des 5-2".
Ces discours, ces espérances sont en adéquation avec l'objectif élevé qu'avait énoncé le nouvel entraîneur fin juin : "A part Paris, il n'y a pas d'autres équipes qui surclassent le reste". 
La question, aujourd'hui, est juste de savoir s'il est réalisable...
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