L'actuel président du Sénat Jean-Pierre Bel (PS) a annoncé qu'il renonçait à la vie politique. A l'UMP, outre Gérard Larcher, Jean-Pierre Raffarin, Didier Guillaume et Philippe Marini briguent sa succession.
Cette campagne passe totalement inaperçue du grand public, l'élection se jouant au scrutin indirect, au niveau de 87.500 grands électeurs. Au total, 178 sénateurs dans la moitié des départements seront renouvelés par ce collège comprenant les députés, les conseillers généraux et régionaux et des représentants des communes. Ces derniers forment 95% des électeurs et leur vote est déterminant.
Le raz-de-marée de la droite aux municipales de mars devrait donc se traduire par une poussée qui pourrait faire basculer le Sénat, à gauche depuis 2011. "La victoire est à notre portée", estime l'ancien président de la Haute Assemblée Gérard Larcher (UMP), candidat à un retour au "plateau", le surnom de la présidence. "Je prévois 8 à 10 sénateurs UMP de mieux et 6 à 8 centristes supplémentaires", détaille-t-il, soit un total d'au moins 177 sénateurs de droite, sans compter les non-inscrits, alors que la majorité au Palais du Luxembourg est de 174 sièges.
Pour le président du groupe PS au Sénat, Didier Guillaume, également candidat au plateau, "ce sera juste" : avec les divisions de la droite, la montée du FN et les nouvelles règles de scrutin, le Sénat peut rester à gauche. "Le climat n'est pas bon", confie toutefois, un poids-lourd socialiste au Sénat. "Outre la situation nationale, les élus sont refroidis par la réforme territoriale, celle des rythmes scolaires, ou la baisse des ressources financières des collectivités".
Nouvel échec de la gauche après les municipales et les européennes ?
En Haute-Savoie, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (UMP) est venu soutenir Jean-Claude Carle, un de ses proches qui doit faire face à une liste dissidente. M. Raffarin est aussi candidat à la présidence du Sénat. Dans ce département de droite, le PS espère avoir pour la première fois une sénatrice de gauche. Un succès de la droite constituerait un nouveau signe de l'affaiblissement de François Hollande, même s'il aurait peu de conséquences politiques. Dans la mécanique législative, c'est l'Assemblée, où le PS est majoritaire, qui a le dernier mot. Les choses seraient simplement un peu plus compliquées au Sénat pour le gouvernement qui y est déjà régulièrement mis en minorité, en particulier sur les projets de loi budgétaires qui rencontrent l'opposition des sénateurs communistes.Cette année, seront renouvelés les sénateurs des départements compris, par ordre alphabétique, entre l'Ain et l'Indre, puis du Bas-Rhin à l'Yonne, hors ceux de l'Ile-de-France, ainsi que ceux de Guyane, de Polynésie française, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, des Iles Wallis et Futuna. A cette liste, s'ajoute le siège de Jean Arthuis (Mayenne), démissionnaire à la suite de son élection en mai au Parlement européen.
D'autres personnalités du Palais du Luxembourg tirent leur révérence : l'ancien président du Sénat Christian Poncelet, élu des Vosges, qui met fin à une carrière parlementaire débutée en 1962. De même que l'ancien ministre de François Mitterrand, Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC et représentant du Territoire de Belfort.
L'actuel président du Sénat Jean-Pierre Bel (PS) a annoncé de son côté qu'il renonçait à la vie politique. Jean-Pierre Raffarin brigue sa succession. L'élection du président du Sénat aura lieu le1er octobre, premier acte du mandat des nouveaux sénateurs. En attendant, au Sénat, on change la moquette de la grande Salle des conférences, la salle d'apparat de 650 m2, pour accueillir les prochains sénateurs.