Daniel Clauzier s'estime chanceux et peut remercier Internet. Commissaire d'une future expo sur le thème de Poitiers et la photographie, Daniel Clauzier a retrouvé un vieux daguerréotype datant d'avant 1851. Une pièce unique qui figurait dans les archives du musée Getty de Los Angelès.
http://t.co/JRqyhChUwe Baladez-vous en HD sur le place d'Armes avant 1851 dans les #daguerréotypes de #Poitiers consevés au musée Getty (LA)
— Daniel Clauzier (@DanielClauzier) 11 Septembre 2014
Merci Twitter et Facebook ! Daniel Clauzier est un commissaire d'exposition heureux. Alors qu'il travaille depuis plusieurs mois sur une future expo "Poitiers et l'art photographique au 19e siècle", il a mis à profit son réseau numérique pour faire une trouvaille exceptionnelle : deux daguerréotypes représentant la Place d'Armes de Poitiers retrouvés dans les archives du Musée Getty de Los Angelès.
C'est un ami qui l'alerte début septembre en lui signalant une discussion entre amateurs éclairés sur Facebook. L'un d'eux évoque un daguerréotype légendé : "Festival in a French village. Unknown maker, French" (Fête dans un village français. Artiste inconnu. Français). Daniel Clauzier ne perd pas de temps, appelle le musée Getty et leur explique qu'il a reconnu l'image : il s'agit bien de la place d'Armes de Poitiers et les immeubles représentés n'existent plus car l'Hôtel de ville a été construit au même endroit. Il date même le daguerréotype d'avant 1851 puisque l'un des immeubles présent a été détruit cette année là.
Cet objet unique sera-t-il visible dans la future exposition prévue à l'automne 2015 au Musée Sainte-Croix de Poitiers ? Rien n'est moins sûr car les daguerréotypes sont particulièrement fragiles. Cette technique d'impression photographique est tirée du nom de son inventeur, le Français Daguerre, qui a mis au point ce procédé uniquement positif ne permettant aucune reproduction de l'image.
Un daguerréotype est constitué d'une plaque, généralement en cuivre, recouverte d'une couche d'argent. Cette plaque est sensibilisée à la lumière en l'exposant à des vapeurs d'iode qui, en se combinant à l'argent, produisent de l'iodure d'argent photosensible. Lorsqu'elle est exposée à la lumière, la plaque enregistre une image invisible, dite « image latente ». Le temps d'exposition est d'environ vingt à trente minutes, soit beaucoup moins que les méthodes précédentes qui nécessitaient plusieurs heures d'exposition.