Un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) au moment où une centaine d'opposants attaquaient les gendarmes. Le rapport des experts -révélé par l'AFP- n'est pas tendre avec le projet.
Des besoins surestimés, une étude d'impact "de qualité très moyenne", "un financement fragile" : un rapport d'experts commandé par le ministère de l'Écologie dirigé par Ségolène Royal, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
Un homme est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu "dans le contexte d'affrontements" avec les gendarmes. Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu'une autre zone humide sera recréée.
Très critique sur le projet, le rapport juge cependant "difficile" d'arrêter le chantier, "compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole". Il propose d'améliorer le projet sur plusieurs points. Le rapport, établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts, doit être rendu public par la préfecture du Tarn dans le courant de cette semaine, peut-être dès ce lundi.
Le rapport critique tout d'abord une évaluation "contestable" des besoins "réels" d'irrigation, évoquant "une surestimation du volume de substitution destiné à l'irrigation d'au moins 35 %". Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins établie "sur des données anciennes et forfaitaires". "Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles", une situation d'autant "plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé", note le rapport. Il qualifie en outre l'étude d'impact de "qualité très moyenne" et juge le financement du projet "fragile".
Outre plusieurs recommandations techniques, le rapport préconise la mise en place d'un "comité de suivi multi-acteurs de la gestion des retenues (des barrages) de Sivens et de Thérondel afin que l'affectation des volumes et le projet territorial qui en découlera soient partagés par l'ensemble des acteurs locaux".