Dans ce petit village charentais, fameux pour ses anciennes carrières de calcaire, les habitants jugent le plan de prévention des risques naturels mis en place par l'Etat trop restrictif, mais pas pour tout le monde. Ils en appellent à la justice.
"La patate rouge", c'est ainsi qu'à Saint-Même-les-Carrières, certains habitants surnomment la zone concernée par le plan de prévention des risques naturels. Dans cette zone considérée comme "à risques d’effondrements" par l'Etat, les contraintes et interdictions sont particulièrement fortes ; il y est par exemple interdit de construire. Saint-Même-les-Carrières, comme son nom le laisse supposer, est en effet construite sur d'anciennes carrières qui rendent le sous-sol particulièrement fragile.Depuis plusieurs mois, des habitants de la commune se mobilisent contre ce Plan de prévention des risques naturels (PPRN) mis en place par les autorités. Selon eux, le PPRN ne serait pas respecté par tous et notamment pas par les poids-lourds qui empruntent quotidiennement une route pourtant interdite aux plus de 7,5 tonnes. Une injustice pour Maurice Braud, président du Collectif Saint Mêmien Vigilance PPRN, qui explique : "si vous voulez aménager une chambre d'hôtes dans votre maison, cela va amener une population supplémentaire, alors vous ne pouvez pas le faire. c'est illogique et injuste". Pour cette raison, le collectif organisait en fin de semaine dernière une opération de contrôle sur le bord de la départementale (voir notre reportage ci-dessous).
En revanche, pour le maire de la commune, Bernard Marceau, le PPRN ne fait qu'entériner une situation existante (NDLR : une interdiction de construire est en vigueur dans la commune depuis 1975) : " il serait irresponsable de faire des investissements importants sur une zone à risques" explique-t-il. A Saint-Même-les-Carrières, qui n'a plus le droit d'augmenter sa population, l'entreprise de tonnellerie n'a pas pu s'agrandir comme elle le souhaitait. Le site est aujourd'hui laissé à l'abandon.
Le collectif d'habitants en appelle aujourd'hui à la justice; une action a été entreprise devant le tribunal administratif.
Voyez le reportage de Jérome Deboeuf et Christophe Guinot (intervenants : Maurice Braud, président du Collectif Saint Mêmien Vigilance PPRN; Mireille Ding, vice-présidente du Collectif Saint Mêmien Vigilance PPRN; Bernard Marceau, maire de Saint-Même-les-Carrières)