Sarkozy et les anciens Premiers ministres UMP : rivalités et complexités

Le nouveau président de l'UMP Nicolas Sarkozy, qui voudrait se faire assister par un comité d'ex-Premiers ministres de son camp, entretient avec plusieurs d'entre eux des relations complexes, marquées par une rivalité d'hier, voire de demain. Jean-Pierre Raffarin n'échappe pas à la règle.

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D'ores et déjà, Alain Juppé et François Fillon semblent rétifs devant cette offre susceptible, selon certains à l'UMP, de les fossiliser en caciques inoffensifs.
Revue de détail des ténors UMP concernés, dont certains ont été ses ministres et dont il a aussi été le ministre. Jacques Chirac, à Matignon de 1974-76 et 1986-88, est excepté, ses problèmes de santé l'écartant de la vie politique :

Edouard Balladur, 85 ans, chef de gouvernement de cohabitation de 1993 à 1995 :

Une déférence de trente ans. C'est le mentor admiré de Nicolas Sarkozy qui le choisit contre Chirac en 1995. Après avoir été son ministre du budget, il est son porte-parole de campagne, visant Matignon si victoire. Sitôt à l'Elysée, Sarkozy confie à Balladur la préparation d'une importante réforme constitutionnelle. Sans doute le lien le plus limpide, d'autant qu'après son échec, Balladur ne s'est jamais replacé dans la course élyséenne.


Alain Juppé, 69 ans, Premier ministre de 1995 à 1997 :

Personnalités  opposées et télescopages d'ambition. On croyait le maire de Bordeaux retiré sur son Aventin girondin, le voilà rival en chef. "De l'estime réciproque", assure un proche de l'ancien président, mais "aucune affection" entre le modéré et l'hyperactif, le gaulliste de coeur et le libéral de tête, l'homme de culture et l'homme d'impulsion. Resté fidèle à Chirac, Juppé occupe en 1995 toute la place : Matignon, le RPR. Il perdra tout et connaîtra à son tour, après des déboires judiciaires, une âpre traversée du désert. Quand Sarkozy le rappelle au gouvernement après 2007, il est loin d'imaginer que "le meilleur d'entre nous" -dixit Chirac- puisse le défier. Pourtant, auréolé de sondages flatteurs, Juppé s'est mis en piste en vue de 2017.

 

Jean-Pierre Raffarin, 66 ans, Premier ministre de 2002 à 2005 :

Pas d'atomes crochus, mais pas d'antagonisme, puisqu'il n'a jamais été en piste pour le poste suprême. Sénateur, provincial, modéré, catholique, l'élu de la Vienne est bien loin de celui qui fut son vibrionnant ministre de l'Intérieur. Leur relation, d'abord médiocre, s'est stabilisée, même si Sarkozy avait rêvé de Matignon après s'être démené pour la réélection de Chirac.Raffarin a gardé sa liberté de parole. Choisir Sarkozy ne lui a pas porté chance dans son entreprise ratée de conquête du "plateau" du Sénat.

Dominique de Villepin, 61 ans, Premier ministre de 2005 à 2007 :

Du duel à mort à l'alliance tactique. Une des détestations les plus fulminantes de la Ve République, ponctuée d'épisodes fameux : Sarkozy enrhumé attendant que l'athlétique Premier ministre daigne, à La Baule, sortir de son bain atlantique. Des soupçons de torpillages du CPE qui douchent les ambitions élyséennes villepinistes, les coups fourrés de Clearstream avec fichiers traficotés pour mouiller Sarkozy, le "croc de boucher" auquel ce dernier promet de pendre son rival. Et puis la surprise du rapprochement avec un homme pratiquement disparu de la scène politique.

François Fillon, 59 ans, Premier ministre de 2007 à 2012 :

La haine la plus fraîche, donc la plus vivace. "C'est très, très compliqué", soupire un proche sarkozyste. Avant 2004, zéro lien entre le libéral pro-européen et le séguiniste souverainiste. Tout change quand Fillon est viré du gouvernement par Villepin, "ils viennent de faire de moi le directeur de campagne de Sarkozy". Alliance d'intérêts, émaillée d'humiliations (le chef de gouvernement traité de "collaborateur" par le président). L'équipe exécutive tient cinq ans mais c'est désormais une lutte à mort, fouettée par l'épisode Jouyet, le député de Paris étant soupçonné -il s'en défend et attaque en diffamation- d'avoir voulu presser la justice pour bloquer le retour de Sarkozy.
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