Trois Zadistes et quatre sympathisants, opposants au projet de construction d'un nouvel incinérateur à Echillais (17), sont convoqués demain mercredi 7 janvier devant le tribunal administratif de Poitiers pour occupation illégale d'un terrain industriel.
Des Zadistes se sont installés le 31 décembre sur le site où doit être construit le futur incinérateur d'Echillais près de Rochefort. Depuis, l'emplacement devenu "Zone à Défendre" est occupé 24h/24 par une dizaine de personnes soutenue par la population locale opposée au projet.
L'Association Pays Rochefortais Aler't et les représentants des Zadistes lance un appel pour une réunion publique à Rochefort. Ils réclament qu'un projet alternatif soit étudié alors que les menaces d'expulsion pourraient se préciser à partir de demain.
La plainte a été déposée auprès du tribunal administratif par le Syndicat Intercommunautaire du Littoral, promoteur du nouvel incinérateur soutenu par une partie des élus de Charente-Maritime.
L'opposition municipale d'Echillais, quant à elle, soutient le mouvement des opposants en rappelant que la communauté d'agglomération a voté pour un moratoire sans être entendu par ceux qui pilotent le projet. Pour Roland Lopez, conseiller municipal d'opposition à Echillais et aux côtés des Zadistes depuis 6 jours, ce projet est "vieux et dépassé".
"Mettons en place des politiques de tri et on n'aura plus besoin de ce projet dans la taille et les dimensions qui nous sont proposées" ajoute-t-il.
Le reportage à Echillais de Valérie Prétot et Eric Vallet :
Un projet contesté dès le début
Selon les prévisions, le super incinérateur d'Echillais devrait pouvoir traiter par an 75 000 tonnes de déchets venants d'une centaine de communes de Charente-Maritime pour un budget de plus de 80 millions d'euros. Mais ce projet suscite depuis le départ une forte contestation regroupée principalement au sein d'une association Pays Rochefortais Aler't qui le considère comme inutile et imposé à la population locale qui lui est assez majoritairement opposée.Ségolène Royal a aussi dit qu'elle n'était pas favorable à cette construction dont elle demande pour le moins d'en réduire les capacités, le ramenant à 69 000 tonnes par an, faute de pouvoir l'annuler. La ministre de l'Ecologie veut que le tri soit privilégié face à l'incinération et que l'on tende vers une production de déchets moins importante.
L'autorisation d'exploitation du terrain a été signé en octobre dernier par la préfecture de Charente-Maritime. Un terrain désormais devenu depuis le 31 décembre Zone à Défendre (ZAD).