Toulon s'est imposé sans briller et sans bonus face à de solides Bayonnais (24-17) vendredi en match avancé de la 17e journée de Top 14, et prend provisoirement la tête devant Clermont et le Stade Français.

Les Bayonnais, malgré une bonne défense et pas mal d'opportunisme offensif, viennent échouer à deux points du bonus défensif et continuent à flirter avec la zone de relégation.

Toulon, rapidement lancé par un essai de Bryan Habana (7) a rempli l'objectif, fixé par Bernard Laporte, de faire un "quatre sur quatre" en janvier, battant le Racing Métro puis Bayonne en Top 14 et se qualifiant pour les quarts de finale de Coupe d'Europe grâce à ses succès contre l'Ulster et Llanelli.

Le RCT, il est vrai largement remanié en l'absence de plusieurs cadres, blessés ou retenus en sélections (Giteau, Halfpenny, Menini, Guirado, Tillous-Borde, Castrogiovanni...), n'a toutefois pas affiché la même domination que lors de sa dernière sortie à Mayol, contre l'Ulster (60-22).

Mais alors que Juan Martin Fernandez Lobbe mettait en garde contre le "risque de relâchement après une parenthèse européenne" avant le match, les Toulonnais se contenteront de se succès sans bonus avant 20 jours de trêve, seulement interrompus par un match amical contre les Sharks de Durban, jeudi 5 février (21h00).

Ils ne pourront de toute façon pas faire autrement après avoir multiplié les imprécisions, concluant notamment de bonnes séquences offensives par de nombreux en-avants, par Gorgodze (26) ou Juan Smith (27, 43, 45). En fin de match, l'arbitre refusait un essai de Bryan Habana pour le même motif (76).



Les Toulonnais ne parvenaient pas non plus à profiter de leurs 10 minutes de supériorité au retour des vestiaires, consécutives au carton jaune de Muller pour antijeu (39).

Et s'ils inscrivaient enfin leur deuxième essai sur un saut de Chilachava par dessus la défense bayonnaise (51), les tenants du titre se faisaient aussi contrer et encaissaient un essai d'Ugalde six minutes plus tard.

Mais les Toulonnais, très propres défensivement malgré un essai encaissé lors de la première incursion bayonnaise dans leur 22 (Bustos Mayo, 11), supérieurs en mêlée et bien aidés par le jeu au pied de l'Argentin Juan Martin Hernandez, se sont assurés de ne pas concéder une deuxième défaite à domicile cette saison en championnat.

Seule ombre au tableau, le centre Maxime Mermoz (50) puis le deuxième ligne Bakkies Botha (55), boitaient bas et se plaignaient tous deux du genou à leur sortie. Eux aussi auront bien besoin de leurs trois semaines de repos.


Les déclarations : 

Nicolas Morlaes (entraîneur des arrières de Bayonne): "On a essayé de les faire jouer jusqu'au bout, il a manqué quelques passes, on a eu quelques soucis techniques qui nous empêchent d'aller chercher ce petit point, qui fait que le sentiment est mitigé ce soir. Le calendrier, c'est le même pour tout le monde, il est comme il est, là on a fini Toulon, maintenant on va préparer le Stade français, on aura trois semaines donc ça nous laisse un peu de temps pour le préparer, nous, le calendrier, on n'y réfléchit pas. Toutes les semaines, on travaille sur les équipes adverses, on essaie des petites choses pour les bousculer, des fois ça réussit, des fois ça ne réussit pas".

Bernard Laporte (manager de Toulon): "Je suis très fier de mon équipe, quatre matches, quatre victoires, à ceux qui ont dit que mon équipe n'aimait pas les fêtes, moi je leur dis de retourner à l'école. Après, c'est vrai, on ne marque pas, on a des occasions qu'on ne met pas... Le dernier choix n'est pas bon, la passe n'est pas bonne, ca n'allait pas. Je suis déçu pour cette équipe de Bayonne qui aurait mérité de ramener un point. Après, on est content quand on voit la tournure de la semaine, l'entraînement, les blessés, je me suis dit que ca ne sentait pas bon. (sur l'affaire Armitage, ndlr) La vérité va être de rigueur, on n'a pas le droit de faire n'importe quoi. Je n'en parle pas, je ne suis pas la justice, et la justice fera son travail. Mais c'est évident que quand on parle mal de ton club, t'es mal, et t'aurais tort de ne pas l'être. On n'a pas envie qu'on nous traite de voyous dans le monde entier, ce qui s'est passé. Chiocci, à partir du moment où il sort je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas jouer ce soir. La mêlée, elle est significative de ce qui s'est passé aujourd'hui, sur la finition on n'est pas là, on ne marque pas, mais au moins l'état d'esprit est là. Dans les conditions où on a joué, moi je leur ai dit que j'étais très fier d'eux".


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