Détenus en Argentine, Oscar Jegou et Hugo Auradou ont pu voir leur famille. Les deux joueurs du XV de France n’ont pour l’instant pas obtenu l’assignation à résidence. De son côté, le président de la FFR, Florian Grill veut renforcer les actions de la fédération.
Ce lundi 15 juillet, les proches d’Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été reçus, dans la matinée, au parquet de Mendoza, en Argentine.
Assignation à résidence
L’ancien rugbyman David Auradou et son épouse Marie ont en effet été aperçus, mais aucun n’a souhaité faire de déclaration. Me Rafael Cuneo, l’un des avocats des deux joueurs, a cependant confié l’inquiétude de la famille. “Elle est inquiète. Je le serai aussi si mon fils était dans cette situation. C’est toute la France qui est inquiète, et le rugby français aussi”, indiquait-il à l’AFP. Une tante d’Oscar Jegou aurait également fait partie du groupe reçu au parquet.
Que chacun comprenne que cette assignation n’est pas du tout un principe d’innocence ou de rejet de culpabilité.
Me Rafael CuneoAvocat des deux accusés
Les deux joueurs, inculpé pour viol aggravé en réunion sur une femme de 39 ans, vendredi 12 juillet, sont toujours incarcérés. Leurs avocats demandent l’assignation à résidence des deux joueurs. L’examen de cette demande devrait prendre une dizaine de jours, selon le parquet de Mendoza. “Notre priorité reste d’obtenir l’assignation à résidence pour protéger leur intégrité physique”, assure Me Rafael Cuneo.
De son côté, la Fédération Française de Rugby affirme avoir mené des actions pour favoriser l’assignation à résidence des joueurs. “Nous avons avancé les premiers fonds d’urgence, contribué à la mise ne place d’une organisation avec la fédération argentine, nous sommes en lien avec les ambassades de France et nous avons identifié une maison à Mendoza pour en faire leur résidence surveillée”, liste Florian Grill, le président de la FFR.
"Nouvelles preuves"
De leur côté, les joueurs affirment que la relation sexuelle était consentie et nient avoir fait usage de la violence.“Je vais travailler avec tout le sérieux du monde pour prouver son innocence. Nous disposons de nouvelles preuves très importantes et convaincantes. Nous sommes confiants”, indiquait Me Rafael Cuneo.
Selon l’avocate de la plaignante, sa cliente aurait rencontré Hugo Auradou en boîte de nuit, après leur match contre l’argentine. Il l’aurait ensuite accompagnée à sa chambre d’hôtel où il l’aurait violée et battue à plusieurs reprises. Des actes que la victime attribue également à Oscar Jegou.
"Le rugby, ce n'est pas ça"
L’affaire, qui survient en même temps que celle d’une vidéo de Melvyn Jaminet tenant des propos racistes, ébranle le monde du rugby français. “Cette succession d’affaire est dramatique pour toutes les parties prenantes, leur famille, le rugby français professionnel ou amateur et tous les bénévoles qui s’échinent à construire un parcours de vie et qui peuvent attester que dans la majorité des cas, le rugby ce n’est pas ça”, assure, en conférence de presse Florian Grill, le président de la fédération française de rugby (FFR), après s’être entretenu, il y a quelques jours, avec les joueurs.
Il y aura un avant et un après Mendoza.
Florian Grill,Président de la fédération française de rugby
Si le président de la FFR et son vice-président Jean-Marc Lhermet continue de vouloir le “respect de la présomption d’innocence”, les deux hommes ont annoncé ne “plus cacher la poussière sous le tapis". “Nous prenons les dossiers d’addictions et de violence à bras-le-corps”, explique-t-il, évoquant une sensibilisation crue des joueurs ainsi que le renforcement des sanctions. La FFR a notamment annoncé avoir réalisé un "signalement auprès du procureur" dans l'affaire des propos racistes tenus par Melvyn Jaminet.
Ils ont tout de même tenu à rappeler le cadre “d’autonomie et de responsabilisation” mis en place par la FFR. “Lorsqu’il y a une sortie, les joueurs sont avec des seniors qui organisent les trajets et évitent les débordements. Cela a été fait, mais un certain nombre de joueurs n’ont pas respecté ces règles et sont sortis du cadre”, avance Florian Grill. Si les faits sont avérés, les deux rugbymen du XV de France pourraient écoper de 8 à 20 ans de prison.