La Cour des comptes dresse un tableau inquiétant de la situation financière des stations de ski des Pyrénées, en raison notamment d'un "tassement" de leur activité, et préconise un rapprochement des domaines ainsi que leur diversification.
Dans ce rapport intitulé "L'avenir des stations de ski des Pyrénées : un redressement nécessaire, des choix inévitables", publié mercredi, la Cour souligne le niveau d'endettement élevé des stations pyrénéennes, qui "atteint régulièrement 300% ou 400% du chiffre d'affaires". La Cour évoque aussi la vétusté des installations et un recul des investissements ces dernières années (800.000 euros en 2013, contre 13 millions d'euros en 2010).
Les difficultés rencontrées sont imputables à plusieurs saisons "très difficiles" et au "caractère aléatoire de l'enneigement" dont souffrent les massifs pyrénéens en raison de leur faible altitude et du réchauffement climatique. Mais la Cour avance d'autres explications à la dégradation de la situation financière des stations: un accès routier difficile, l'absence "totale" de services au pied des pistes et un prix moyen pour les forfaits insuffisant.
Pour remédier à la situation et permettre aux stations de se doter d'équipements modernes indispensables, la Cour propose trois pistes: la mise en commun des politiques commerciales entre les stations, la professionnalisation des moyens de gestion et le développement d'activités sportives autre que le ski alpin. La Cour conclut que le soutien public via les collectivités locales (conseils généraux et intercommunautés notamment) doit être "désormais réservé" aux stations de ski, capables d'assurer leur équilibre d'exploitation. Les Pyrénées françaises comptent une trentaine de stations, dont les deux tiers enregistrent un chiffre d'affaires inférieur à 5 millions d'euros.