Tours est en deuil après le suicide de Jean Germain, sénateur socialiste et ancien maire

"Tours est en deuil", c'est ce qu'a déclaré le maire de la ville, Serge Babary (UMP), qui avait ravi en 2014 l'hôtel de ville à Jean Germain, le sénateur socialiste retrouvé mort le jour où il devait comparaître en justice. Il avait soutenu Ségolène Royal pendant sa campagne présidentielle.

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Le sénateur PS, âgé de 67 ans, était un proche de François Hollande qu'il conseillait pour les questions d'éducation. Il n'a pas supporté d'être poursuivi "complicité" dans l'organisation de simulations de mariages de touristes chinois à la mairie de Tours et s'est donné la mort avec un fusil de chasse dans son garage.

La municipalité de Tours a mis les drapeaux en berne sur ses édifices publics et le successeur de jean Germain, Serge Babary (UMP), s'est dit "très affecté" par ce drame en rappelant qu'il avait partagé les mêmes bancs d'école que J. Germain. "Nous nous connaissions depuis toujours. Si nous ne partagions pas les mêmes convictions politiques, nous avions l'un pour l'autre du respect, et je crois pouvoir dire de l'amitié", a-t-il dit.

L'ex-maire PS de Tours devait comparaître ce mardi dans le dossier des "mariages chinois", une affaire de détournement de fonds publics présumée visant au premier chef une ancienne fonctionnaire municipale. Entre 2007 et 2011, Jean Germain, ceint de son écharpe tricolore, a "marié" fictivement des dizaines de touristes chinois qui avaient payé au prix fort leurs "noces romantiques en Touraine", avec visite des châteaux de la Loire et promenade en voiture décapotable dans les rues de Tours.

Mais, comme devait le révéler Le Canard enchaîné à partir de 2011, l'organisation de ces mariages était pilotée par une société dirigée en sous-main par une membre du cabinet du maire, Lise Han. Cette femme, originaire de Taïwan, a été mise en examen le 25 janvier 2013 pour "escroquerie", "prise illégale d'intérêt", et "recel de fonds publics". Jean Germain a été mis en examen à son tour le 30 octobre de la même année pour "complicité".

Embauchée pour s'occuper des relations avec la Chine, Mme Han percevait une rémunération de 3.500 euros bruts par mois d'abord au cabinet du maire, puis, à partir de 2011, dans la société d'économie mixte (SEM) en charge du tourisme tourangeau.

L'ancien maire a assuré qu'il "ignorait en totale bonne foi les mensonges et les manipulations de Mme Lise Han", et qu'il n'avait profité d'aucun enrichissement personnel dans cette affaire. Une demande de levée d'immunité parlementaire le visant avait été refusée par le Sénat en mai 2013.





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