Depuis dix ans, la dépakine, un anti-epileptique, est accusé de causer des malformations foetales. L'Agence nationale du médicament vient de restreindre sa prescription fin mai. En Limousin, cinq familles soupçonnent le médicament d'avoir causé le handicap de leurs enfants.
Le 26 mai 2015, l'ANSM, agence nationale de santé et du médicament, a publié une information précisant que la dépakine est déconseillée " chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses."
Un risque de malformations congénitales dans 10% des cas
Le valproate de sodium, principe actif de la dépakine et de ses dérivés, "expose à un risque de malformations congénitales dans environ 10 % des cas, soit une fréquence environ 4-5 fois supérieure à celle observée dans la population générale" précise l'ANSM sur sa page.
En Limousin, au moins cinq familles font le lien entre la prise de dépakine pendant la grossesse et le handicap développé par leur enfant. Comme Sandra Pardoux, qui avait poursuivi son traitement alors qu'elle attendait son fils Gwenolan il y a neuf ans. Après sa naissance, le petit garçon présente un retard mental et des troubles du comportement. Sa mère est indignée :
"Je suis très en colère et le mot est faible. Nos enfants sont handicapés à vie. À croire qu'on ne peut pas faire confiance au médecin..."
L'association d'aide aux victimes de la Dépakine, l'Apesac, demande aux familles touchées de se faire connaitre pour pouvoir aller devant la justice par mail à contact@apesac.org.
Intervenants :
Sandra Pardoux, mère de Gwenolan
Angèle Podetti, Déléguée Limousin association APESAC
Eric Lemonnier, Responsable du Centre Expert Autisme du Limousin