Après Free, Orange lance ce vendredi 11 juin 2021, la 5G sur l’agglomération de Limoges tout en souhaitant réduire les nombreuses zones blanches en Limousin. Dans le même temps, la Corrèze est en passe d’être le premier département à déployer partout la fibre. Un exploit.
C’est sous la coupole d’Ester technopole à Limoges, haut lieu de l’innovation, que l’opérateur Orange a annoncé ce vendredi 11 juin son lancement officiel de la 5G sur l’agglomération limougeaude.
La cinquième génération des réseaux de téléphonie mobile est déployée sur Limoges, Couzeix, Panazol, Isle et Condat-sur-Vienne avec une centaine d’antennes. Orange succède à Free qui avait installé déjà un certain nombre d’antennes.
Les opérateurs proposent désormais des débits qui sont quatre à dix fois supérieurs à la 4G mais il faut un mobile compatible à la 5G. D’après le délégué régional d’Orange pour le nord de la Nouvelle, près de 400 communes ont déjà la 5G en France.
Aujourd’hui nous avons une croissance de 30 à 40 % de volume de données transportées.
"La 5G va permettre d’anticiper une éventuelle saturation de la 4G pour des particuliers et pour le monde du numérique et de l’entreprise, dans la robotique, la santé avec un transport d’images très rapide" a indiqué Franck Aupetit.
La chambre de commerce de Haute-Vienne se félicite de cette nouveauté qui devrait couvrir l'intégralité de la région à l'horizon 2030 : "c’est une bonne chose pour la compétitivité des entreprises, pour être plus attractif et attirer de nouveaux habitants" explique Jean-Claude Martins-Aires, directeur général de la CCI.
Installé à Ester, Pierre Texier, le fondateur de Life design sonore, entreprise spécialisée dans la sonorisation d'espaces, fermés ou en plein air va s'appuyer sur la 5G. "Ca va rentrer dans notre quotidien avec le développement des objets connectés et des bancs sonores que nous installons par exemple où des contenus seront reçus avec la 5G".
Cette nouvelle technologie qui séduit déjà de nombreux Français, n’a pas manqué de faire polémique dans le pays depuis plusieurs mois avec des opposants qui craignent des risques multiples notamment sanitaires avec les rayonnements des ondes. Sur ce point, Franck Aupetit se défend. "Les antennes n’émettent pas en permanence, seulement quand un mobile les sollicite. Cette technologie permettra de gagner dix millions de tonnes à effet de serre par an en France d’ici 2030 grâce à des applications comme des robots qui feront du désherbage en agriculture bio. Les choses évoluent favorablement sur ce sujet ".
Si le Limousin franchit un cap ce 11 juin, le territoire reste sous-doté en antennes 4G avec la présence de nombreuses zones blanches en Haute-Vienne, Creuse et Corrèze.
"On est conscient qu’il y a encore du travail sur le déploiement de réseau mobile. Chaque année, nous ouvrons une vingtaine de sites en 4G par département et on investit lourdement" complète le délégué régional.
100 % fibre en Corrèze
Si le numérique est un enjeu d'avenir, les disparités restent grandes en Nouvelle-Aquitaine mais pas toujours là on le pense.
La Corrèze sera le premier département de la région, et même de France, à être équipé totalement en fibre, le très haut débit sur les box.
Ce jour-là, à Brivezac, des techniciens sont en train de souder les derniers mètres de fibre dans ce village d’une centaine d’habitants au sud du département.
C’est la fin d'un chantier titanesque de quatre ans au bout duquel plus de 100 000 foyers, parfois très reculés, ont été raccordés à l'Internet très haut débit.
Cela permet de faire de la Corrèze un territoire vraiment attractif. Quelqu’un qui veut s’installer dans une commune rurale ne va plus se poser la question de l’état du réseau.
Le projet de fibre est intégralement porté par la collectivité, à travers deux sociétés publiques : l'une, Dorsal, pour la construction du réseau, l'autre, NATHD, pour son exploitation.
"C’est un système vertueux. Les collectivités, à travers leur syndicats mixtes, investissent, construisent le réseau avec des subventions de l’Etat, de l’Europe, de la Région, du département et des intercommunalités. Le NATHD loue le réseau aux opérateurs. Les recettes captées sont reversées aux syndicats mixtes à travers des redevances" explique Yan Pamboutzoglou, directeur de Dorsal.
En Nouvelle-Aquitaine, sept départements sur 12, les plus ruraux, ont fait le choix d'un réseau public, à défaut d'investissements privés.