Affaire du "bébé du coffre" : 8 ans de prison ferme requis contre la mère de Séréna

L'avocat général a dévoilé ses réquisitions devant la cour d'assises de Corrèze dans le procès de Rosa-Maria Da Cruz, la mère de Séréna, l’enfant de 2 ans retrouvée dans le coffre d’une voiture en 2013.

Après les plaidoiries des avocats qui représentaient les parties civiles, l'avocat général Olivier Kern a pris la parole ce vendredi 16 novembre au matin.

Il a d'abord critiqué la ligne de défense de l'accusée, qui met toujours en avant un déni de grossesse :
"J’ai de la compassion pour Mme Da Cruz, pour Rose. Pourquoi ? Parce qu’on lui a volé son procès, son histoire, on a mis entre ses mains un étendard qui ne lui correspond pas. Elle a adhéré à cette thèse dans l’espoir légitime d’échapper à une condamnation."

 

"Ce procès n’est pas celui de déni de grossesse ; c’est celui de la dissimulation d’un enfant"


Puis il détaille les éléments qui ont forgé sa conviction :
"Ce procès n’est pas celui de déni de grossesse ; c’est celui de la dissimulation d’un enfant qui a été caché à l’état civil. La dissimulation est responsable des privations d’aliments et de soins. Deux ans où chaque jours, chaque nuit, Mme Da Cruz va devoir s’organiser pour parvenir à cette dissimulation. Il y a trois enfants pleins de vie dans cette maison, de la famille, des artisans qui passent. Il en faut de l’organisation pour dissimuler cet enfant. Quelle organisation dans ce coffre : des strates de draps, bâches et vêtements souillés, empilés les uns sur les autres. Elle ne lui mettait ni couche, ni lange dit elle. Mais si c’était vrai, il y aurait des traces dans la pièce où l’enfant était mise à dormir la nuit, dans le sous sol de la maison. Pourtant; cette pièce est propre. Là encore, la dissimulation est parfaite. Lorsque elle emmène les enfants à l’école Serena est dans le coffre, quand le mari est au chômage, Serena est dans le coffre."
   

"Vous avez une responsabilité auprès de toutes les mères"


L'avocat général a également souligné ce qui pour lui représente une intentionnalité : 
"Mme Da Cruz va plusieurs fois l’admettre, je voyais qu’elle ne tenait pas sa tête, qu’elle ne tenait pas assise, mais j’avais peur de ce qui allait arriver. Je voyais bien que je ne lui faisait pas vivre une vie normale... C’est la conscience de la brutalité."

Puis il s'adresse au jury : "Vous avez une responsabilité auprès de toutes les mères".

Olivier Kern requiert finalement à l'encontre de Rosa-Maria Da Cruz 8 ans d’emprisonnement, un suivi socio-judiciaire de 5 ans, et la déchéance de l’autorité parentale sur Séréna.

On attend maintenant la plaidoirie de la défense.
Le verdict est attendu dans la soirée.
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