Le tribunal administratif de Bordeaux a donné raison, lundi 19 septembre, à deux étudiants de Bordeaux et Pau, qui s'étaient vus refuser l'entrée en première année dans la filière de leur choix suite à un tirage au sort. Ils devront être inscrits dans les 15 jours.
C'est une décision qui risque de faire boule de neige. Lundi, le tribunal administratif de Bordeaux a tranché en faveur de deux étudiants qui s'étaient vus refuser, en juin dernier, l'inscription en première année de STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives).
En effet, cette filière étant surchargée, un processus de sélection particulier est engagé, tranchant par un tirage au sort. Les deux étudiants ont joué de malchance et n'ont pas été retenus, tout comme 7 000 autres aspirants à la filière STAPS cette année.
Un processus injuste, et maintenant illégal, puisque la décision rendue par le juge administratif statue que la pratique du tirage au sort n'a pas de fondement légal : "Il ne ressort d’aucune pièce du dossier qu’une telle réglementation, permettant de fonder la procédure de tirage au sort mise en œuvre en l’espèce, existerait". Il a donc été enjoint au recteur de l'académie de Bordeaux d'inscrire les deux jeunes en STAPS sous 15 jours.
L'opacité de la procédure APB en question
Une décision inédite à Bordeaux, mais pas unique. En effet, une décision similaire avait été rendue en juin dernier, pour le cas d'un ancien basketteur professionnel qui s'était vu refuser l'entrée en STAPS, également suite à un tirage au sort.Le tribunal avait là aussi tranché en sa faveur, et annulé le refus d'inscription, sans pour autant obliger l'université à inscrire l'élève à la rentrée. Le recteur avait tout de même été enjoint de réétudier son dossier.
Ces événements relancent le débat sur la procédure Admission Post-Bac (APB), jugée trop opaque. En juin dernier, l'association Droits des étudiants publiait un guide pour constester les décisions rendues par le système.
L'association a également été informée par la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA), dans un avis communiqué vendredi 16 septembre, qu'elle était en droit d'obtenir du ministère de l’éducation nationale la communication du "code source" de l'algorithme APB. En cas de refus du ministère, l'association pourrait alors se servir de cet avis devant le tribunal administratif.