Les agriculteurs aquitains dénoncent des "tromperies" sur l'origine des produits

A Agen et Bayonne, les agriculteurs ont répondu à l'appel de la FNSEA. Ils se sont rendus dans les supermarchés afin de dénoncer ce qu'ils considèrent comme des tromperies sur l'étiquetage de produits d'alimentation.
 

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Une certification bio non conforme aux normes françaises. Une origine géographique mentionnée en tous petits caractères sous un drapeau vantant un produit local... C'est ce que les agriculteurs aquitains entendent dénoncer au consommateur.  

A Boé dans le Lot-et-Garonne, une vingtaine d'agriculteurs est entrée dans le supermarché Géant de la commune afin d'inspecter les étiquettes des produits proposés dans le rayon bio.
 

"Produit ne répondant pas aux normes"

Une action pacifique, qui s'est déroulée dans le calme et visait à décortiquer la provenance réelle de ces produits, afin de déceler d'éventuelles tromperies envers le consommateur. Les agriculteurs ont ensuite appliqué une étiquette sur chaque produit qu'ils estimaient non conforme :  "produit ne répondant ni aux normes françaises, ni européennes".
 

Les produits en questions étaient étiquettés "produit d'origine UE et non UE". Un procédé  peu clair, qui porte à confusion, estime Jacques Chapolard, président de la FDSEA du Lot-et-Garonne.


Tromperie sur l'origine

 "Nous voulons montrer au consommateur qu'on est en train de les tromper sur l'origine. Les produits sont marqués biologiques, pourtant on ne connaît pas leur provenance, ni d’où vient leur certification biologique. En France, quand on met AB (Agriculture biologique, ndlr), on sait d’où ça vient , qu'il y a des gens qui sont derrière et qui nous certifient qu'il y a un processus particulier identifié" poursuit-il.

Le président de la FDSEA s'inquiète pour l'avenir. "Ce sont les pays qui vendent qui contrôlent et déclarent la conformité ou non.  C'est le vrai problème du Ceta ou du Mercosur par exemple.  On sait qu'il y a 96 produits phytosanitaires autorisés au Canada qui sont interdits en France".
 

Il faut que l'Etat français prenne des mesures et fasse en sorte que les produits interdits aux agriculteurs français soient aussi interdits dans les magasins.
Jacques Chapolard, président de la FDSEA 47
 

Rencontre en préfecture

Une "opération vérité" similaire a eu lieu ce mardi à Bayonne, au Pays basque. Trente-cinq agriculteurs de la FDSEA ont dénoncé des tromperies sur la provenance de la viande ou encore du lait proposé par un supermarché de l'agglomération.

"On vend un produit du Pays basque, avec une étiquette aux couleurs du Pays basque. Le  produit est fabriqué à Anglet.  Mais quand on regarde bien on s'aperçoit qu'en tout petit, il est écrit 'poitrine de porc, origine UE'", s'insurge  Laurent Etchegaray, éleveur de bovins.

Les agriculteurs demandent donc aux consommateurs de vérifier les étiquettes des produits qu'ils consomment. Dans l'après-midi, des délégations doivent être reçues en préfecture à Agen et Bayonne.
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