Allergisante et envahissante, l'ambroisie coûte entre 400 et 650 millions d'euros par an à la France : la Nouvelle-Aquitaine veut ralentir le phénomène

Un plan concerté de lutte contre cette plante invasive allergisante est mené par l'ARS et ses partenaires dans tous les départements de la région. Les ravages liés à l'ambroisie se chiffrent en centaines de millions d'euros

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Comme le Solidago, l'ambroisie fait partie de ces espèces déplacées par l'homme qui ont fini par devenir totalement incontrôlables. L'ambroisie à feuille d'armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) a été importée au XIXe siècle en Europe depuis l'Amérique. C'est aujourd'hui un véritable fléau, notamment pour la santé publique.

L'ARS de Nouvelle Aquitaine, le Plan Régional de Santé, les Centres Permanents d'Initiative de la Creuse et de la Corrèze et la Fédération Régionale de lutte et de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) coordonnent leurs efforts pour accompagner les plans de lutte préfectoraux.

Prédateur végétal

Très vigoureuse, l'ambroisie colonise chaque année de plus en plus d'espace sur tout le territoire. Dans un premier temps, son aspect banal et ses variations de couleur la rendent discrète dans la végétation environnante. Si elle a du mal à s'imposer sur un terrain occupé, cette plante adventice herbacée annuelle colonise très rapidement les zones désherbées, les friches, bords de route ou terrains agricoles laissés nus. D'avril à novembre, un pâturage ou un champ de culture qui vient d'être moissonné peut ainsi se retrouver infesté en quelques semaines seulement. Solidement développée, la plante peut alors atteindre deux mètres de hauteur.

L'ambroisie est d'abord apparue dans la vallée du Rhône puis s'est étendue petit à petit sur le reste du territoire. Cela fait une quinzaine d'année que nous avons pris l'ampleur de la crise sanitaire qu'elle causait.

Cécile Billaud, ingénieure sanitaire sur les milieux extérieurs ARS Nouvelle-Aquitaine

Allergène hyper-puissant

En France, selon l'ANSES, entre 1,7 et 5,4 % de la population serait potentiellement allergique au pollen de cette plante. Et, cinq grains de pollen par mètre cube d'air suffisent à déclencher une réaction allergique chez les personnes sensibles. Le pollen se répand de la mi-août à la fin octobre avec un pic d'émission en septembre. Le réchauffement climatique augmente encore la production de pollen. Les symptômes sont classiques pour les allergies respiratoires, rhinite, conjonctivite, trachéite, urticaire, eczéma et dans la moitié des cas, une apparition ou une aggravation de l'asthme.

Impact agricole

Autre effet, la nuisance agricole. Depuis plusieurs années, l'ambroisie est devenue un casse-tête pour les agriculteurs. Un problème coûteux, car sa vitalité et sa résistance aux herbicide concurrence les cultures de printemps, notamment le tournesol, fait baisser la qualité et le rendement des récoltes et contamine les semences. Ces dernières années, les agriculteurs sont contraints à l'arrachage ou à la plantation d'espèces concurrentes pour éviter l'envahissement des parcelles, et à une surveillance accrue pour endiguer la propagation.

Notre reportage sur l'ambroisie et l'agriculture en 2018

jusqu'à 654 millions d'euros de dégâts par an

Santé publique ou agriculture, les coûts occasionnés par cette plante sont énormes. En 2020, rien que pour la prise en charge médicale, l'Anses estimait qu'entre les consultations et les médicaments, l'addition se situait entre 59 et 186 millions d'euros chaque année, auxquels il faut ajouter les 10 à 30 millions liés aux arrêts de travail. Le coût de la perte de qualité de vie (durée de vie, impact sur le quotidien), se situait entre 346 et 438 millions d'euros chaque année. Une fourchette certes assez large, de 415 à 654 millions, mais dans tous les cas impressionnante pour cette seule espèce végétale.

Dans la région, la Charente a été le premier département touché, et reste encore l'un des départements où l'ambroisie est la plus présente. Mais, aujourd'hui, il n'y a plus de territoire intact. Les derniers départements encore vierges, les Pyrénées Atlantiques, la Charente Maritime et la Vienne commencent également à être concernés.

Cécile Billaud, ingénieure sanitaire sur les milieux extérieurs ARS Nouvelle-Aquitaine

Lutter contre l'envahisseur

Le plan de lutte de l'ARS et de ses partenaires développe ses réseaux de surveillance et de signalement de l'ambroisie dans tous les départements néo-aquitains, notamment par la mise en place de référents ambroisie chargés de répertorier la présence de l'envahisseur. L'ARS prévient, informe et sensibilise le public au phénomène et organise la lutte sur le terrain avec les préfectures. Elle joue un rôle réglementaire d'appui aux actions préfectorales et de formation à la lutte des agents des collectivités locales, mairies, départements, SNCF, voiries, etc.

Quoi faire chez vous ?

Pour les particuliers, il est recommandé d'arracher les plans dès leur apparition avant la floraison de fin juillet, mais de s'abstenir de toute action ensuite, afin de ne pas répandre davantage les graines.

Si vous constatez une zone infestée, vous pouvez la signaler directement via votre smartphone avec l'application  " Signalement Ambroisie "ou sur le site //signalement-ambroisie.atlasante.fr. L'information relayée au référent communal permettra de mieux coordonner les plans de lutte. Plus d'informations sur cette page.

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