Les attentats, qui ont fait la nuit dernière 127 morts à Paris, ont conduit le Président de la République à déclarer l'état d'urgence sur tout le territoire. Les conséquences vont être importantes dans toutes les régions, y compris le Poitou-Charentes.
L'état d'urgence, décidé par le chef de l'Etat et décrété par le conseil des ministres est une procédure rarissime instaurée en 1955 pendant la guerre d'Algérie et qui a été utilisée lors des émeutes dans les banlieues en 2005. Il est pris pour une durée de 12 jours, il peut ensuite être prolongée par une loi votée par le parlement.
L'état d'urgence permet aux autorités
- d'interdire la circulation des personnes
- d'instituer des zones de protection ou de sécurité
- Interdire l'accès à un département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics.
- Assigner à résidence toute personne dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre public.
- Ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature.
- Interdire les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre.
- Obliger les propriétaires d'armes à les remettre aux autorités.
Le décret pris la nuit dernière permet aussi "la possibilité de procéder à des perquisitions administratives" en Ile-de-France.
En revanche, le communiqué de l'Elysée ne fait pas référence à des "mesures pour assurer le contrôle de la presse" et des médias, une possibilité ouverte par l'état d'urgence à condition que le décret le prévoit explicitement, ce qui ne semble donc pas le cas.
Ce matin, Christiane Barret, la préfète de région Poitou-Charentes à Poitiers n'a pas encore annoncé quelles seront précisément les mesures qui vont être appliquées sur le territoire.
Le maire de Poitiers, Alain Claeys, réunit ce matin tous les maires des communes du Grand Poitiers et organise une réunion du conseil municipal en fin de matinée.
A Châtellerault (86), le maire, Jean-Pierre Abelin, a décidé de fermer les bâtiments municipaux, mairie et médiathèque.
Par ailleurs la campagne électorale pour les élections régionales est suspendue. Le meeting de Marine Le Pen prévu demain dimanche dans l'après-midi au Futuroscope est annulé. France 3 ne diffusera pas aujourd'hui l'émission "La Voix est Libre".
L'heure est au recueillement et au rassemblement. J'ai décidé de suspendre la campagne des régionales jusqu'à nouvel ordre 3/3 #fusillade
— Alain Rousset (@al_rousset) 13 Novembre 2015
Campagne suspendue, la place est à l'unité. Pensées aux victimes, à leurs familles, aux forces de l'ordre & aux Parisiens à nouveau meurtris
— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) 13 Novembre 2015
Pour suivre les évènements, le site de France 3 Ile de France