Aprés l'extradition d'Aurore Martin en Espagne, le député européen, l'écologiste José Bové, s'est dit opposé "à l'application du mandat d'arrêt européen, danger pour le processus de paix".
De son côté, le conseiller général UMP Max Brisson a vu "un nouveau signal préoccupant pour tous ceux qui œuvrent pour un Pays basque apaisé et le vivre ensemble" et le sénateur MoDem Jean-Jacques Lasserre s'est dit "choqué de voir de quelle façon ce gouvernement utilise des méthodes extrêmement brutales pour traiter des problèmes délicats".
L'association humanitaire pour les réfugiés basques Anai Artea a qualifié d'"acte minable" et de "provocation" le fait de livrer Aurore Martin à Madrid de la part d'un "ministre de l'Intérieur qui ne sait plus s'il roule pour Paris ou Madrid".
Par ailleurs, seize élus socialistes et républicains du Pays Basque se sont déclarés "consternés", vendredi un communiqué de presse, par la remise de la militante basque française Aurore Martin à l'Espagne, et ont demandé "son retour immédiat", en "condamnant" la mise à exécution du mandat la visant.
Parmi ces élus figurent notamment les deux députées PS Sylviane Alaux et Colette Capdevielle et la sénatrice PS Frédérique Espagnac. "Nous, élus socialistes et républicains du Pays Basque, avons toujours demandé de ne pas procéder à l'exécution du MAE (mandat d'arrêt européen) concernant Aurore Martin. (...) Consternés à l'annonce de (sa) remise aux autorités espagnoles, nous condamnons la mise à exécution de ce MAE", écrivent-ils.
Ils "rappellent que les faits visés par l'Espagne ne sont pas répréhensibles en France : appartenance à une parti politique légal en France et participation à des manifestations publiques". "Défenseurs du droit à la liberté d'expression, nous demandons le retour immédiat de notre compatriote sur le territoire français", concluent-ils.
Sous le coup depuis le 13 octobre 2010 d'un mandat d'arrêt européen émis par Madrid pour "faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme", Aurore Martin a été interpellée jeudi vers 16H00 à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), avant d'être remise dans la soirée aux autorités espagnoles. Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre du parti Batasuna, considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA. Autorisé en France, Batasuna est interdit en Espagne où il est considéré commeune organisation terroriste depuis 2003.