A l'occasion de la journée de l'autisme, coup de projecteur sur un dispositif de prise en charge des enfants en milieu scolaire ordinaire. En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs établissements expérimentent ARAMIS, basé sur l'auto-régulation. Tout comprendre en 10 mots.
Tous les ans, le 2 avril, c'est la journée de l'autisme. L'occasion de mettre en lumière un dispositif mis en place dans plusieurs établissements de Nouvelle-Aquitaine, mais aussi en Vendée : le dispositif ARAMIS.
- EXPÉRIMENTATION : ARAMIS, c'est le nom de ce dispositif d'accueil des enfants autistes en milieu scolaire. Testé depuis janvier 2016 à l'école de Saint-Germaine-les-Vergnes, il a fait son entrée à l'école élémentaire de Boisseuil (Haute-Vienne) pour l'année scolaire 2017-2018. Il est également en place dans une école d'Angoulême (Charente) et dans quelques autres établissements en Corrèze et en Vendée.
- INSPIRATION : ARAMIS est un système de classe "d'autorégulation" mis au point par Stéphane Beaulne, chercheur clinicien et professeur à l’université de Nipissing (Ontario, Canada) qui, selon ses disponibilités, accompagne l'expérimentation en France. ARAMIS a été déployé dans la région par Anne-Sophie Morena.
- SCOLARISATION : ARAMIS doit permettre à l'enfant souffrant de trouble du spectre de l'autisme (TSA) de suivre une scolarité dans un milieu dit "ordinaire" et par cette scolarisation lui permettre de progresser
- INCLUSION: (le fait d'inclure et non pas seulement d'accueillir régulièrement ou ponctuellement un enfant autiste) est l'un des aspects d'ARAMIS. A cela, rien de vraiment différent avec les autres dispositifs existants mais...
- INNOVATION : ARAMIS (AutoRégulation de l’Autisme en Milieu d’Inclusion Scolaire) se démarque d'ULIS ou de l'UEMA : l'accueil de l'élève se fait toujours dans une classe "normale" et surtout, l'ensemble de la communauté scolaire (autres enfants, enseignants, personnels…) est intégré au dispositif et les bénéfices rejaillissent ainsi sur l'élève et sur ceux qui l'entourent.
- IMMERSION : un accompagnement médico-social est évidemment organisé. Cependant, il ne s'exerce que dans des phases de "sas émotionnel" pendant lesquelles l'élève va apprendre à gérer ses troubles avec un éducateur spécialisé. Tout le reste du temps, l'enfant est "coaché in vivo" dans une classe ordinaire avec un travail réalisé sur l'ensemble de l'environnement scolaire : finie la stigmatisation, la démarche se veut po-si-tive.
- AUTO-RÉGULATION : c'est un un processus qui s'appuie sur le comportement des élèves, la maîtrise de leurs émotions. Il s'agit pour l'enfant de "réguler" lui-même son stress et sa concentration pour améliorer l'apprentissage. Cette "technique", qui est en première intention destinée aux enfants présentant un TSA, peut très bien trouver son application auprès de tous les élèves.
- FORMATION : les enseignants sont formés à ARAMIS. C'est le cas pour les instituteurs de Boisseuil qui ont suivi cette formation pendant 3 jours. Ils ne sont plus seulement "sensibilisés" mais font partie intégrante du dispositif. C'est donc toute l'école qui participe au programme.
- VALIDATION : ARAMIS est un dispositif pilote qui s'appuie sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé, ANESM (agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) et les directives de l'Agence régionale de Santé.
- ILLUSTRATION : notre reportage réalisé en janvier 2018 :
Depuis septembre 2017, l'école de Boisseuil accueille des enfants autistes en classe "ordinaire", en appliquant une pédagogie venue du Canada.
Intervenants : Romain, 10 ans / Laurence Chantraine, Professeur des écoles / Stéphane Beaulne, Professeur clinicien / Amélie Lobre, Enseignante d'autorégulation / Guillaume Varenne, Educateur spécialisé
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