Un an après l'avalanche qui a coûté la vie à Sébastien Retournat, Lionel Bibard et Adrien Briaux, les familles dénoncent des défaillances dans la sécurité de la station de Cauterets. L’enquête ne met pas en cause la responsabilité des trois skieurs décédés.
Les familles des trois victimes ne baissent pas les bras, bien au contraire. Elles pointent aujourd'hui du doigt l'enquête diligentée depuis un an.
Le 14 février 2018, les trois hommes, originaires de Bordeaux et Poitiers, se sont perdus dans un épais brouillard. Deux d'entre eux avaient déjeuné au restaurant d'altitude avec leur compagne et leurs enfants et ils étaient partis skier tous les deux.
Les mamans avaient accompagné les enfants à l'école de ski et ce sont elles qui ont alerté les secours après l'avalanche en ne voyant pas leur conjoint revenir. Ils n'arriveront jamais.
Pour l'avocate des familles Maryannick Braun, les premiers éléments de l'enquête les font réagir :Les premiers résultats de l’enquête établissent que les trois skieurs n’ont commis aucune imprudence et se trouvaient dans les limites du domaine skiable.
C'est un premier soulagement, l'enquête démontre qu'il n'y a pas eu de comportement dangereux. Les trois victimes n'ont pas déclenché d'avalanche. Ils n'y sont pour rien. Les skieurs n'ont pas cherché ce qui leur arrive. Ensuite, il y a de la colère car l'enquête est conduite à la décharge de la station.
Les trois hommes sont décédés dans une avalanche. Leurs corps ont été retrouvés le lendemain. Dès lors se pose la question des conditions de l’accident et notamment de savoir si les trois hommes, pères de famille, ne s’étaient pas engagés en hors-piste. Une version à laquelle les familles ne croient pas du tout. Ce n'était pas leur habitude, leur état d'esprit.
Les conclusions de l’enquête révèlent qu’ils se trouvaient sur une piste fermée dans les limites de la station.
Les familles pointent une défaillance de la station de ski
Pas de hors piste, mais alors comment ont-ils pu se retrouver sur cette piste fermée en raison des conditions météorologiques. "La piste était fermée à la pratique du ski ce jour là,. A l'endroit où eux sont passés, il y avait un brouillard très épais, ils sont passés librement, cela signifie qu'il n'y avait pas de cordage. On ignore s'ils ont pu voir un panneau. " raconte Maître Braun.
" Les familles dénoncent à ce titre le non-respect des règles de sécurité alors que le cordage prévu pour barrer l’entrée de la piste était absent au moment où les trois hommes ont pu s’y engager. Pour les proches, toujours en quête de réponse, l’hypothèse la plus probable est qu’ils se sont perdus sur le domaine où il y avait peu de visibilité. Une fois engagés sur cette piste dont l’accès n’était pas obstrué, il était sans doute déjà trop tard."
Les familles des victimes ont sollicité depuis plusieurs mois des actes et des auditions complémentaires pour savoir si cet accident aurait pu être évité. Des témoins se sont manifestés spontanément via les réseaux sociaux mais rien. " Le parquet de Tarbes n'a pas bougé. " d'après Maître Braun. Ce qui fait dire aux famillex que "l'enquête traîne en longueur et est menée essentiellement à la décharge de la station. "
Une plainte sera déposée dans les prochains jours pour qu’une information judiciaire soit ouverte par un juge d'instruction de Tarbes.
Le directeur de la station de Cauterets, Francis Guiard, joint par nos soins ce lundi matin, ne souhaite pas s'exprimer. Il attend les conclusions de l'enquête.